• Dieu est-il une assurance ?

    Dieu est-il là pour nous protéger ?

     

    Lorsque nous sommes dans les difficultés, nous nous tournons vers Dieu.

    Ce premier mouvement, souvent spontané, signifie que nous sentons nos limites et que nous ne pouvons pas résoudre seuls nos problèmes.

    Nous attendons de Dieu qu'Il nous réponde et qu'Il nous aide.

    Le plus souvent nous sommes décontenancés par Son silence.

    Dieu semble impuissant, incapable de s'interposer et de nous protéger de l'Adversaire.

    Le mal serait-il plus fort que Dieu ?

    Ne reste-t-il d'autre solution que de se tourner vers les voyantes et les sorciers ?

     

    Dieu entend.

    Il entend notre plainte comme Il a entendu, dans les siècles passés, les appels de Son Peuple... comme Il a entendu, au cours de la dernière guerre, les gémissements des déportés... comme Il entend aujourd'hui les cris des millions de réfugiés agonisants.

    Dieu vient.

    Il ne lui suffit pas d'entendre. Il vient au coeur de notre souffrance et Il agit. Non pas de la façon dont nous aimerions qu'Il le fasse, balayant d'un coup ce qui nous écrase. Il porte avec nous notre fardeau, nous invitant à nous revêtir de Sa force.

    Dieu est vainqueur du mal.

    Non pas en le supprimant purement et simplement, mais en le dominant. Non pas de l'extérieur en le terrassant comme une force qui serait en dehors de nous , mais de l'intérieur, car c'est en nous que le mal nous atteint. Nous ne pouvons pas plus éviter la souffrance et le déchirement que le propre Fils de Dieu, Jésus, mort sur la Croix.

    C'est sur la Croix seulement qu'a pu être vaincu le mal.

    Et nous, nous voudrions que la croix nous soit épargnée. Nous exigeons même de Dieu de ne pas avoir à mener le combat, quand le Christ le mène avec nous et en nous !

     

    Dieu n'est pas une assurance.

    Il ne nous protège pas des coups.

    Nombreux sont ceux qui se sentent plus rassurés par un recours à la magie ou à la sorcellerie. Paroles et gestes symboliques parlent à notre sensibilité. Les forces du mal nous paraissent devoir être maîtrisées, reculer, obéir, parfois même se mettre à notre service.

    Mais une vraie libération ne peut faire l'économie du passage par une épreuve intérieure. Le mal ne fond pas sur nous comme une pierre nous tombe sur la tête. Il vient en nous parce que la place lui a été préparée, même en dehors de toute volonté délibérée. Chacun de nous est, par sa simple condition humaine, en situation d'accueillir le mal.

    Même s'il est avéré que quelqu'un nous veut du mal ou nous fait du mal, c'est au coeur de nous-mêmes que doit s'organiser notre défense, car c'est par quelque point vulnérable de notre être que nous avons pu être atteints. A nous de découvrir notre faille.

    Trop souvent nous nous dérobons à la réalité en imaginant que tout le mal dont nous souffrons nous est totalement extérieur. Nous désignons alors des boucs émissaires et nous cherchons à faire écran et échec au mal par des procédés qui nous ramènent à la magie.

    Mais rien n'y fera. Le mal dont nous souffrons est au-dedans de nous et, quelle qu'en soit la source, il s'y incruste. Nous ne pouvons nous en délivrer que du dedans de nous.

    Tout le reste n'est qu'illusion.

    Dieu seul, par Son silence, peut nous conduire sur le chemin de la libération, si nous nous efforçons de Le trouver, dans Sa pauvreté de Dieu crucifié, au fond de notre angoisse.

     

    Par sa Croix il a vaincu le mal.

    Sur nos croix nous pouvons le vaincre à notre tour.

    Non seulement notre mal personnel, mais le mal qui prolifère dans le monde. Il ne survient jamais sans notre consentement, nos lâchetés et nos calculs personnels et collectifs.

    Nous ne pouvons pas toujours éviter le mal qui nous arrive.

    Evitons de le faire advenir en dehors de nous. Apprenons à aimer.

    fr. André LENDGER


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  • Galilée, Darwin.

    Deux savants -parmi d'autres -auxquels s'est opposée l'Eglise de leur temps.

    Deux hommes qui ont été réhabilités il y a peu par le pape Jean-Paul II.

    Comment nier aujourd'hui l'importance qu'ils ont eue l'un et l'autre et la solidité de leurs hypothèses et démonstrations scientifiques?

    Que la terre tourne autour du soleil et non l'inverse, voilà qui fait l'unanimité.

    Que l'homme soit apparu au terme d'une lente évolution biologique, cela n'étonne plus personne, si ce n'est quelques sectes fondamentalistes.

    Comment expliquer que l'Eglise ait condamné l'un, l'ait contraint à se rétracter et qu'elle se soit opposée si longtemps à l’autre ?

    Ce qui était en question n'était rien d'autre que la place de l'homme dans l'univers. L'homme est le couronnement de la création. Il en est la raison d'être.

    Depuis des milliers et des milliers d'années, on avait établi un lien qu'on croyait indestructible entre l'immobilité de la terre, centre du monde, et la grandeur de l'homme.

    N'est-ce pas à lui que Dieu avait confié sa création? Pour lui que Dieu était venu mourir sur une croix? A lui qu'était adressée la promesse de régner avec son Christ?

    Déplacer le centre du monde, c'était faire descendre l'homme de son piédestal.

    C'était donc, par voie de conséquence, remettre Dieu en question. !

    La terre n'est finalement qu'une petite planète parmi d'autres, qui tourne autour d'une étoile, le soleil, égarée à la périphérie d'un énorme amas d'étoiles, la galaxie, qui elle-même est perdue au milieu d'innombrables autres concentrations d'étoiles.

    Et l'homme dans tout cela? n'est-il pas marginalisé? un avatar de l'évolution?

    Car si Galilée a permis de resituer la terre -et donc l'homme -à sa très modeste place dans l'infini de l'univers, Darwin devait établir que l'homme n'était lui-même que l'aboutissement d'une évolution qui avait commencé, il y a des millions d'années; avec - l'apparition de la vie sur la terre.

    Volait en éclat toute la représentation que l'homme s'était forgée de lui-même.

    L'homme n'était pas sorti tout droit des mains de Dieu ni la femme du côté de l'homme. Le péché originel n'avait pas eu lieu selon le récit qu'en faisait la Genèse et la puissance, voire la présence de Dieu, s'en trouvait ébranlée.

    L'erreur de l'Eglise fut alors la peur.

    Elle n'a pas eu le courage de faire confiance à l'intelligence de l'homme.

    Elle a craint que tout fut remis en question de ce qu'elle enseignait.

    Elle n'a concédé du terrain qu'à reculons et s'est discréditée aux yeux de nombreux scientifiques, elle qui avait été à l'origine du développement des sciences.

    Elle a laissé s'accréditer l'idée que la science était incompatible avec la foi.

    Le pape Jean-Paul Il, lui, a reconnu les erreurs passées de l'Eglise. Il fait confiance

    à l'intelligence, donnée à l'homme par Dieu, pour réconcilier la science et la foi.

    La foi ne peut subir aucune altération de la part de la science, puisque celle-ci ne fait que découvrir les choses cachées que Dieu a inscrites au coeur de la matière afin qu'advienne la vie et que l'homme puisse régner...

    ...non plus sur la terre seulement, mais sur une création qui s'est démesurément agrandie, que l'homme a pour mission de découvrir, d'humaniser et de protéger.

    La science n'est pas l'ennemie de la foi et ne la contredit pas. Elle n'a rien fait perdre à Dieu de sa puissance. Elle permet au contraire d'en admirer la sagesse infinie.

    Elle n'a rien retiré à l'homme. Celui-ci demeure plus que jamais le centre et le sommet de la création, place que lui a donnée le Christ, créateur d'un univers sans mesure.

    La place de l'homme ne résulte pas de sa situation dans l'espace ou le temps, mais de son intelligence et de sa conscience, qui font de lui la seule image et gloire de Dieu.

    Au croyant de ne plus avoir peur de la science, mais au contraire d'aider celle-ci à explorer le mvstère de la création. Il v rencontrera le Créateur. Roi de l'univers.

    fr. André LENDGER

     

     

     


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  • "Veillez !", nous propose Jésus.

    Cela suffit-il, alors que des mouvements sociaux secouent notre île et notre pays ?

                    alors qu'un groupe musical (NTM) est accusé d'outrage à la force publique ?

                    alors que l'élection d'une Miss Univers a suscité des troubles en Inde ?

    Ces événements n'ont apparemment aucun lien les uns avec les autres, mais tous ils expriment le malaise créé, un peu partout dans le monde, par les fractures sociales, les chocs et les ruptures de culture de nos sociétés contemporaines.

    L'excès des réactions n'est pas exclu, attisées par l'absence de perspective.

     

    "Veillez !".

    Le conseil de Jésus n'a-t-il de sens que dans la vision lointaine de la fin des temps ? n'a-t-il rien à voir avec nos situations humaines immédiates ? Fuite ou engagement ?

    Notre avenir humain ne dépendrait-il pas de nous ? qu'il n'y a qu'à laisser faire ?

    Veiller. Nous sommes tentés de limiter le sens de ce mot à attendre.

    Mais l'attente peut être comprise comme une simple attitude de passivité.

    Veiller. Ce mot implique une tension vers un événement ou une personne qui doit venir combler toutes nos aspirations les plus radicales et les plus intimes.

    On ne sait pas quand il viendra, mais il viendra, nous assure Jésus.

    Veiller. Le mot contient une espérance. L'espérance de quelque chose ou de quelqu'un qui viendra du dehors, sans qu'on y soit pour rien - car cela dépasse nos propres forces - mais qui pourtant ne peut advenir que si nous savons demeurer en état d'espérance.

    Veiller de cette façon-là, c'est permettre à l'impossible de faire irruption.

    L'impossible c'est l'homme vivant dans la justice et dans la paix

    Sommes-nous loin des luttes politiques, syndicales et culturelles ?

    Tous les conflits sont liés à des rapports de force et à des intérêts contradictoires. Ils ne se résument pas à l'opposition simpliste du bien et du mal.

    Ils sont gros de nouveaux équilibres auxquels il convient de donner naissance.

    Ils ne peuvent trouver de solutions - humainement provisoires - que si les uns et les autres saisissent l'occasion qui leur est offerte dans la douleur pour donner forme à leur projet sur l'homme. Les puissants du jour, à l'évidence, sont interpellés en priorité puisque rien ne peut se faire sans eux. Même si des revendications peuvent paraître exagérées, ils ne peuvent éviter de chercher quel message leur est adressé par là. Même s'il y a manipulation, la question reste posée, car un tel procédé n'a de chance de succès que si le terrain s'y prête.

    Veiller, c'est avoir une certaine insatisfaction du présent et le désir de contribuer à mettre au monde l'homme tel qu'il se profile à l'horizon de l'esprit et de la foi.

    Veiller, c'est faire advenir l'homme de demain à partir des conflits d'aujourd'hui.

     

    "Veillez", nous dit Jésus, car vient vers vous, au plus profond de votre être, Celui que vous ne percevez encore que dans le halo de l'espérance, qu'elle soit spirituelle ou humaine.

    Lui seul pourra donner leur achèvement à vos efforts chaotiques.

    Lui seul donnera à chacun de vous sa vraie taille d'homme libre et juste.

    Le combat de l'homme n'a de sens que s'il est sous-tendu par l'espérance en Lui.

     

    Veiller. En ce jour où nous sommes, une fois de plus, appelés à nous mettre en face de ce qui a bouleversé tant de vies et tant de consciences, le virus du sida, nous sommes invités à prendre place sur notre lit d'agonie, avec ceux, heureusement de plus en plus rares, qui mènent leur ultime combat. Virus emblématique de toutes les formes de mort odieuse.

    Le mourant, le jeune surtout, sait que son corps, à peine achevé, va se décomposer.

    Il lui arrive de découvrir qu'au-delà et au coeur même de ce processus de mort lente, un autre corps est en train de naître, un autre être se configure en lui, son être véritable.

    Il voit plus loin que le moment présent, non pour se rassurer, mais parce que l'absurde ne peut pas avoir le dernier mot.

    Le combat qu'il mène aujourd'hui, parfois sans plus en pouvoir, c'est le nôtre.

    Ne manquons pas Celui qui vient nous donner forme définitive.

    Veillons, car Il vient. Il est déjà là, en nous, où Il nous attend dans nos combats.

    fr. André Lendger


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  • Le Zaïre est menacé sur ses frontières extérieures.

    Il est surtout menacé d'implosion à l'intérieur de ses frontières.

     

    La région des Grands Lacs est instable depuis des années : Katanga, Kivu, Ouganda, Rwanda, Burundi... guérillas, changements de régimes, génocides, n'ont pas cessé.

    Aujourd'hui le Zaïre semble incapable de faire face à ses voisins.

    Le plus grand pays de la région s'effondre, se décompose, se dilue.

    Son président passe pour incontournable. Mais il prend le temps d'une convalescence luxueuse en France, apparemment plus soucieux de sa propre santé que de celle de son pays.

     

    Cette situation n'est pas singulière

    .

    Nombreux sont les grands Etats ou Empires qui se sont disloqués. Les exemples récents de l'URSS et de la Yougoslavie en sont des témoins éminents.

    Les raisons immédiates sont diverses selon les pays.

    Un point commun mérite d'être retenu : un Empire ou un Etat ne sombre pas sous les uniques coups d'adversaires extérieurs, mais par l'effet d'une désagrégation intérieure.

    Les déboires extérieurs ne font que révéler les fragilités intérieures.

    Tout corps, qu'il soit biologique ou social, porte en lui les causes de sa propre mort.

    L'agression extérieure ne détruit que ce qui était déjà miné du dedans.

    Cela est malheureusement évident pour le Zaïre aujourd'hui, comme cela le fut, de façon plus inattendue, pour la France de 1939 et pour tant d'autres pays à travers les âges.

    Il n'est pas de peuple, pas de civilisation, qui n'ait connu des déclins, voire la mort.

    La ruine des empires et des Etats est inscrite au coeur même de leur puissance, de leur orgueil et de leur appétit de domination. C'est une loi à laquelle ils ne peuvent échapper. Ils se croient invulnérables jusqu'au jour où leur expansionnisme se retourne contre eux.

    Ils craignaient l'ennemi extérieur et ne se rendaient pas compte que leur premier ennemi est eux-mêmes. Leur grandeur et leur force cachaient leurs faiblesses.

    Car toute souveraineté a un coût, non seulement financier, mais humain. Le protecteur du jour devient vite insupportable à ses protégés. Il cherchera à maintenir sa zone d'influence par la force, la ruse, la menace, le chantage, la corruption et l'achat des consciences. Il s'abaissera et reniera l'unique valeur qui fait de lui un homme : le respect de l'autre et de son indépendance, jusqu'à pouvoir se passer de lui, hors l'égalité de l'amour.

    Il en va des puissants comme de nous-mêmes : nous sommes moins menacés par l'agression extérieure que par notre dégradation spirituelle, cause principale de nos échecs.

     

    Les grandes puissances contemporaines ne feront pas exception à la règle, à moins de s'efforcer à la vertu, se faisant servantes de l'homme sans chercher leur unique intérêt.

    Mais sans doute auront-elles tendance, comme les autres, à vouloir perdurer par tous les moyens, oubliant qu'elles ne sont qu'un moment de l'histoire. Les hommes s'y soumettront le temps que le puissant s'épuise et s'effondre de l'intérieur. Alors, ce sera la crise, la chute !

    Mais d'autres civilisations et d'autres peuples naîtront sur ces ruines.

     

    Une chose ne passera pas, l'esprit qui a présidé à cet Empire ou à cette civilisation, pour autant qu'ils aient été empreints de grandeur humaine. La trace de l'esprit demeurera à jamais, gravée non seulement dans les pierres, mais dans le coeur de l'homme.

    Périra ce qui était vanité. Demeurera ce qui est vérité et vie.

    Nécessaires les frontières, les ethnies et les langues importantes, car sans elles rien n'est possible : le pire comme le meilleur de l'homme ne peuvent se dire que dans les limites d'un territoire et d'un langage. Elles sont pourtant relatives, car l'esprit les transcende.

    Le monde se fait, se défait et se refait en permanence.

    La vie et l'esprit cherchent à prendre forme au milieu des contraintes de toutes sortes.

    Comme la statue jaillit de la matière sous les doigts du sculpteur, ainsi l'homme doit-il grandir, corps et esprit, dans les limites des civilisations et des empires, sans s'y enfermer.

    L'évangile montre la voie, lui qui a été prêché en araméen par Jésus, écrit en hébreu et en grec par les disciples, diffusé dans toutes les langues et dans toutes les cultures, et qui cherche inlassablement à y prendre chair pour que vive l'homme .

    fr. André LENDGER


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  • Que le but recherché soit l'enrichissement personnel, le renflouement des caisses d'un parti politique ou l'accès à un marché, corrompu et corrupteur se servent l'un de l'autre pour parvenir à leurs fins en détournant la loi. Ils ont besoin l'un de l'autre.

    Seuls des hommes ayant un grand pouvoir administratif ou financier sont en mesure de s'entraider pour parvenir de cette façon à leurs fins réciproques.

    Explications et excuses ne manquent pas et apparaissent parfois fondées.

    Une des justifications, dans la mesure où n'est pas visé d'abord l'enrichissement personnel, est que ce type d'agissements profite à la communauté.

    L'argent investi dans une opération commerciale peut avoir des retombées bénéfiques pour les consommateurs, et l'argent destiné à un parti politique ou à quelque autre organisme que ce soit, peut être un bon investissement pour l'avenir social.

    La corruption de quelques uns servirait finalement le bien de tous !

     

    Mais si le bien commun devait trouver son compte à de telles pratiques parallèles, à quoi bon des lois et des règlements ? N'est-il pas plus expédient de ne pas s'en préoccuper ?

    Un tel raisonnement a sa crédibilité, et il n'est pas certain que, dans la fièvre qui doit présider à ce genre de transaction, chacun ne trouve là une façon de se justifier, au moins à ses propres yeux : chacun a pour lui sa conscience et pense qu'elle est son seul juge.

     

    Mais le bien commun est plus grand que la conscience de chacun.

    Il est premier, car lui seul permet de sauvegarder les droits de chaque personne et d'établir une égalité entre tous, la loi étant la même pour tous.

    La loi est destinée à promouvoir le bien général. Aucun bien particulier ne saurait l'emporter sur elle, le bien général ne pouvant jamais être la somme d'intérêts particuliers.

    Certaines personnes peuvent estimer servir le bien commun en contournant la loi.

    Leur action est viciée dès le départ, puisque ces personnes font dépendre l'intérêt général de la satisfaction de leurs intérêts particuliers. La contradiction est flagrante.

    Il peut arriver, dans les faits, que l'intérêt général ne pâtisse pas de ces calculs personnels. Vaine excuse, car ce ne sont pas les résultats économiques qui comptent, mais l'élévation ou l'abaissement de la conscience collective. C'est

    l'homme qui est en question.

    Une société édifiée sur des bases où toute valeur sera abolie, où ne subsistera que la loi du plus fort et du plus cynique, s'effondrera inévitablement, faute de référence universelle.

    Aucune société ne peut tenir où l'homme nie la valeur et le respect de son prochain.

    La tentation et la faiblesse sont excusables. Elles ne justifient pas.

     

    Un tel raisonnement n'est possible que dans un pays qui se donne des lois justes.

    Il n'en va plus de même dans un Etat totalitaire, où le bien commun est confisqué par l'intérêt des quelques personnes qui ont pris le pouvoir et entendent bien le garder.

    Il n'en va plus de même non plus dans un Etat qui refuse la parole à ses minorités, même avec le consensus du plus grand nombre de ses concitoyens. Il peut exister des pays où la majorité de la population accepte des lois contraires au respect des droits de l'homme, refusant l'expression, voire l'existence de groupes minoritaires. En dépit des apparences, on peut se demander s'ils sont encore démocratiques, la démocratie impliquant la vertu !

    Il est alors du devoir de chacun de prendre ses libertés à l'égard de telles lois, voire de les subvertir. La désobéissance

    de ceux qui sont lésés dans leurs droits personnels peut être le point de départ d'une prise de conscience générale et d'une régénération commune.

    Cela n'est cependant légitime que dans la mesure où l'intérêt particulier défendu  est porteur de valeurs universelles et où la résistance à la tyrannie doit permettre à tout homme d'accéder à la liberté revendiquée pour soi. S'il n'en est pas ainsi, le cas particulier prendra le pas sur l'intérêt général et aboutira à la création d'un nouveau groupe d'oppression.

     

    La corruption, quant à elle est toujours un mal pour la communauté humaine.

    Excusables, les personnes peuvent l'être. La corruption, elle, ne l'est pas

    fr. André LENDGER


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