•  

    L'I.V.G. est entrée dans les mœurs.

     

    Quelles que soient les réserves émises, la question de fond est devenue affaire d'école, sans incidence sur la pratique.

     

    L'I.V.G. est considérée comme allant de soi.

     

     

     

    L'I.V.G. présente l'avantage d'éviter bien des drames qui étaient liés aux avortements clandestins.

     

    Elle évite également que des femmes soient obligées de quitter leur pays pour se faire avorter à l'étranger. Cette pratique aboutissait à une discrimination liée à la richesse.

     

    Pratiquée sous surveillance médicale, avec le minimum de risques pour la femme, sans la crainte de la justice, l'I.V.G. se présente comme une innovation heureuse.

     

     

     

    On peut cependant s'étonner ait pratiquement oublié le propos initial du législateur qui voulait faire de l'I.V.G. un acte exceptionnel, un droit soumis à conditions. Les conditions ont été oubliées, le droit est resté !

     

    L'I.V.G. apparaît ainsi de plus en plus comme l'ultime recours contraceptif. Mais n'est-ce pas la dévoyer quand il existe tant d'autres moyens contraceptifs ?

     

    On peut s'étonner que les humains, si respectueux de tout ce qui touche à leurs ancêtres - eux qui leur ont permis de voir le jour - ne soient pas plus soucieux de permettre aux êtres qu'ils conçoivent de voir le jour à leur tour, même si la transmission de la vie se heurte à des considérations autres que rationnelles ou sentimentales, parfois dramatiques.

     

    On peut s'étonner que l'I.V.G. soit présentée comme un acte banal et anodin.

     

     

     

    On peut penser que l'embryon de quelques semaines n'est pas une personne humaine. On peut penser que la qualification de crime et d'assassinat est exagérée lorsqu'on parle d'avortement. Il n'empêche que l'embryon humain est promesse d'homme, promesse d'image de Dieu.

     

    L'embryon entretient un rapport avec celle qui le porte, plus fort encore que le rapport de la mère avec lui. Il dépend entièrement d'elle. Il est sans défense. C'est pourquoi la loi sur l'I.V.G. en fait, dès sa conception, un sujet de droit, le protégeant contre l'arbitraire.

     

     

     

    L'I.V.G. paraît être la parade à une grossesse inopportune, non désirée.

     

    N'est-elle rien d'autre qu'une solution technique ?

     

    Ce serait ignorer que, si elle résout un problème, elle en crée d'autres, moins visibles, mais tout aussi graves, dans le domaine psychologique et affectif, la femme éprouvant une blessure qu'elle doit s'efforcer d'assumer, ce qui n'est jamais acquis.

     

    L'I.V.G., répondant ponctuellement à une détresse, ne fait le plus souvent que la déplacer, l'ensevelissant dans les profondeurs du psychisme

     

    dont on sait combien il peut peser sur le comportement et la paix intérieure de chacun.

     

     

     

    La question qui se pose - la seule question qu'on puisse honnêtement se poser aujourd'hui - est bien de rechercher pourquoi une intervention de cette importance, dont les conséquences sur le psychisme de la femme sont loin d'être négligeables, est présentée comme banale, toujours souhaitable et même heureuse (le bonheur au bout de l'I.V.G. !).

     

    Elle l'est parce qu'elle est présentée comme une solution de facilité dans une société

     

    - où l'irresponsabilité est diffuse,

     

                - où les rapports de la future mère à l'enfant à naître ne pèsent pas lourd face à ses difficultés personnelles et sociales,

     

                - où les familles, tout en laissant une "pleine liberté" à leurs enfants - quand elles ne les y poussent pas - en refusent trop souvent les conséquences,

     

                - où le personnel social pare au plus pressé, n'ayant pas toujours le temps d'écouter et d'analyser les désarrois qu'on leur confie,

     

                - où chacun cherche le plus facile et le plus déculpabilisant, préfère ne pas voir et ne pas savoir, et se contente d'idées convenues.

     

    Au nom d'un "confort" immédiat, on fragilise ainsi l'avenir.

     

     

     

    Puisque l'I.V.G. ne saurait être remise en question, ne serait-il pas possible, au nom de la liberté et de la responsabilité des personnes, de la considérer pour ce qu'elle est : un acte grave qui engage la mère et la société entière ?

     

    Sur ce terrain, les chrétiens auraient beaucoup à dire.

    fr. André LENDGER


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  • Maîtriser la croissance de la population mondiale.

     

    La croissance de la démographie mondiale inquiète

    :

                - les richesses mondiales ne peuvent pas croître à l'infini, dit-on,

                - de nombreux pays ne parviennent plus à nourrir leur population.

     

    Les pays les plus pauvres sont ceux qui connaissent la progression démographique la plus importante, ce qui peut sembler un handicap pour leur développement futur.

    Les pays les plus riches, eux, ont maîtrisé leur natalité. Leur population stagne ou n'augmente plus que sous l'effet de la prolongation de la vie.

     

    La relation entre pauvreté et accroissement de la population n'est pourtant pas aussi simple. Si l'Algérie connaît un boom démographique qui paraît entraver son développement, l'Inde est un pays dont l'économie se développe en dépit de la croissance de sa population. Madagascar, en regard, est sous-peuplée.

     

    A bien observer le monde, la famine n'est pas due, le plus souvent, à la surpopulation, mais aux guerres et à l'instabilité politique. La Somalie en est l'exemple le plus tragique. On pourrait y ajouter Haïti, le Rwanda...

    D'autres pays sont pauvres et ont du mal à apporter le "bien-être" à leur population. Ne le sont-ils pas par notre faute, nous qui leur imposons un modèle économique sans nous soucier de ses conséquences humaines ?

    A l'inverse les pays riches surproduisent et le gaspillage y est devenu une nécessité économique. A tel point qu'on peut être assuré que la terre peut produire suffisamment de biens pour nourrir tous les hommes et leur donner un minimum de bien-être.

    Une vision malthusienne (crainte de voir la terre incapable de nourrir tous les hommes) est une vision fausse.

     

    Les raisons qui militent en faveur d'une limitation des naissances dans le monde ne sont pas liées au seul spectre de la surpopulation. Elles sont moins désintéressées :

    - La limitation des naissances est liée à une vision de la place de la femme dans la société occidentale : elles exercent de plus en plus un travail pour des raisons économiques ou personnelles et limitent le nombre des naissances..

    - les nations industrielles redoutent les pressions démographiques venant des pays du tiers-monde, les plus prolifiques, porteurs de traditions millénaires étrangères à notre civilisation dominatrice. Les conséquences redoutées sont : l'immigration et la déstabilisation

    ... Vouloir restreindre la démographie des pays pauvres procède de la manipulation.

    On ne peut passer sous silence les conséquences négatives à terme d'une politique systématique et généralisée de limitation des naissances. Le vieillissement de la population mondiale pourrait être un mal plus pernicieux que la surpopulation : manque de dynamisme, conservatisme, peurs, politiques protectionnistes et frileuses...

     

    Maîtriser la démographie est une nécessité dont l'urgence tient moins dans l'impossibilité de nourrir de nouvelles bouches ou de fournir un minimum de bien-être à chacun, que dans la nécessité pour l'homme d'acquérir la maîtrise de son destin, de son développement et de son avenir.

    Maîtriser, cela veut dire respecter des cultures dont le génie propre n'est pas la production technique et économique. Ces cultures ont une sagesse à nous transmettre. Elles sont l'âme de peuples qui ont quelque chose à nous dire et doivent évoluer chacune à son rythme, sous peine d'explosions violentes.

    Maîtriser, cela veut dire, pour les pays riches, partager leurs richesses. Non pas d'abord leurs produits (surtout quand ils s'appellent télévision violente ou pornographique), mais la richesse de l'éducation de la formation professionnelle, de la culture de l'esprit...

     

    Maîtriser la pression démographique, cela veut-il dire que les occidentaux doivent imposer leur vision de l'"homme technique" à toutes les nations ?

    La surpopulation épouvantail pour riches ?

    fr. André LENDGER


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  • La femme a été au cœur des débats de la conférence du Caire.

    Qu'il s'agisse de sa place par rapport à l'homme, de l'avortement, de l'égalité des droits juridiques, la problématique de la femme a concentré l'attention de tous.

    L'égalité de la femme et de l'homme a été affirmée, mais le terme égalité a été remplacé par le mot respect pour faire droit à certains pays musulmans pour qui l'égalité de l'homme et de la femme n'implique pas un droit égal en matière d'héritage.

    Dans le même ordre d'idée, la libération de la femme n'est pas comprise de la même façon dans la plupart des Etats et au Vatican en raison du problème de l'avortement. Un consensus a cependant été trouvé, les Etats ayant admis que l'avortement ne saurait être considéré comme un moyen de limitation des naissances.

    Dieu créa l'homme à son image.

    Si nous en croyons le texte de la Genèse, on ne peut concevoir la plénitude de l'homme sans sa différenciation entre masculin et féminin. La différence est fondamentale.

    Mais cette différence ne peut se concevoir que dans le registre de l'égalité la plus totale et la plus absolue entre masculin et féminin.

    L'homme et la femme forment un couple dans lequel le "manque" propre à chacun des membres est facteur de tension, de désir, d'amour et de fécondité.

     

    La différence est-elle celle d'un rôle ?

    Le mot "rôle" est ambigu, dans la mesure où il évoque une répartition des tâches.

    Or cette distribution n'existe que dans le domaine de la procréation et de tout ce qui est directement lié à la procréation.

    Ne vaut-il pas mieux dire que l'homme et la femme n'ont pas même "vocation" ?

    Parler de "vocation différente" n'a aucun caractère réducteur. Car la vocation de la femme n'est pas qu'affaire d'enfantement. Sa vocation est affaire de "sens" à donner à sa vie, en fonction d'une sensibilité et d'une affectivité irréductibles à celles de l'homme.

    Le féminin ne peut se définir à partir du masculin.

     

    Pourtant la femme est toujours vue à travers le prisme de l'homme, même à notre époque de libération de la femme.

    La femme continue d'être considérée comme un objet (les pubs...), et de servir les fantasmes de l'homme. Non parce que l'homme l'y oblige, mais parce que certaines femmes acceptent ce rôle et que les hommes ont tendance à l'universaliser.

    Mais la femme-objet perd de son intériorité. Elle est manipulée avant de manipuler.

    Au même titre que l'homme, la femme fait face à un destin qui lui est conféré par son créateur (qu'on l'appelle comme on voudra). Elle ne peut exister que sous forme de "je", sachant qu'elle est l'autre pour l'homme et que l'homme est l'autre pour elle.

    Il n'y aura pas libération de la femme aussi longtemps que la femme n'aura pas récupéré son "je", un "je" qui ne peut être que relatif à l'homme, mais qui est aussi une affirmation en toute liberté de son "éternel féminin".

     

    Il paraît toujours délicat de voir traiter de façon dogmatique et par des collèges d'hommes seuls des questions dans lesquelles les femmes sont les premières concernées.

    Même s'il est loisible d'invoquer la nature humaine commune à l'homme et à la femme pour justifier le discours - de telle sorte que nul(le) ne puisse le contester - une parole féminine serait la bienvenue. Elle ne dirait peut-être rien d'autre, mais elle le dirait différemment, c'est-à-dire selon ce qui fait que la femme est différente et sujet.

     

    Ce qui apparaît aujourd'hui, à la suite de la conférence du Caire, c'est que les femmes vivent des

    situation contrastées.

    Il existe des femmes "libérées", il existe des femmes soumises et battues.

    Il existe des femmes premier ministre, il existe des femmes-objet.

    Il existe des femmes en pleine possession et jouissance de leur corps, il existe des femmes excisées.

    La route est longue qui permettra à la femme d'être vraiment libre.

     

    Mais tout ceci n'est jamais que réflexion d'homme !

    fr André LENDGER


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  • Fête du Rosaire

    Une école de prière.

    Une école de vie à l'écoute de Dieu.

    Des vies entrelacées.

     

    "L'ange du Seigneur dit à Marie".

    L'annonce de l'ange introduit toute prière à Marie.

    Il l'appelle "comblée de grâce", et la vie de Marie sera le développement de ce titre glorieux : joies et détresses, bonheurs et accablement.

    Tout au long du rosaire se déroule le mystère de la femme qui a été tout accueil.

    L'ange est remonté au ciel, et nous prenons sa place.

    C'est nous qui disons aujourd'hui : "le Seigneur est avec toi", et le disons avec la même assurance.

     

    Prier le rosaire, c'est prier Marie, et prier Jésus avec Marie, Marie, notre mère.

    L'enfant qu'elle porte en son sein par accueil de la Parole de Dieu

                            est celui qu'elle donne aux hommes pour les éclairer et les guider.

    L'enfant qu'elle porte en elle, c'est le cœur de chacun d'entre nous,

                            appelé à être habité par son fils et à être transformé par sa présence.

               

    Marie, notre modèle.

    Elle a vécu sa condition de femme comme toute femme de ce monde.

    Elle n'a bénéficié d'aucune condition de vie particulière laborieuse, épouse, mère attentive, angoissée, éprouvée, espérante.

    Marie écoute, entend notre prière et nous comble de l'espérance qui est en elle.

     

    Prier le rosaire, c'est rencontrer Jésus.

    Il est au centre des mystères.

                C'est pour lui que Marie a traversé joies et épreuves.

                C'est lui que Marie présente à l'intelligence de notre cœur.

                C'est lui que nous retrouvons à chaque étape de la vie de Marie, de même que tout enfant est en permanence au coeur des préoccupations de sa mère.

                C'est lui qui illumine la vie de sa mère et la nôtre.

                C'est lui qui nous partage sa vie pour que nous sachions partager la nôtre.

                C'est lui qui nous révèle le destin de l'Homme dans sa justice.

     

    Prier le rosaire, c'est  notre vie

    .

                Notre vie nous appartient et doit en même temps être remise entre les mains de Dieu et de son Fils de qui nous tenons l'être. Marie, la femme la plus humaine et la plus parfaite, nous est proposée pour nous conduire à la rencontre de son fils.

                Notre vie ne cesse de nous poser des questions qui ont été celles de Marie et de son fils. Par la méditation des événements de leurs vies et de leur signification spirituelle,  nous sommes conduits à donner sens à nos vies et à nos interrogations.

                Notre vie est parfois illuminée par des joies et souvent traversée par des épreuves. Nous sommes enclins à désespérer. Les vies de Marie et de Jésus, marquées par le drame, nous invitent à l'espérance, même lorsque plus rien ne semble à espérer.

     

    Prier le rosaire, c'est laisser filer les grains du chapelet entre ses doigts tout en se laissant aller à la contemplation des mystères de la vie de Dieu parmi les hommes.

    C'est ressaisir notre propre vie pour en découvrir la profondeur.

    C'est remettre à Dieu le fardeau de chaque jour, voir clair dans nos ténèbres, rendre grâces pour nos moments de bonheur.

    C'est nous ouvrir aux souffrances et aux espérances de tous les hommes en quête de justice, de paix et d'amour.

     

    Egrenons les mystères.

    Egrenons les jours de notre vie.

    fr. André LENDGER


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