• Ayrton Senna a trouvé la mort à Imola.

    Des jeunes beurs ont trouvé la mort dans des banlieues métropolitaines.

    Des centaines de rwandais bosniaques haïtiens... trouvent chaque jour la mort dans des conflits sans fin.

     

    La mort du premier a mobilisé des millions d'endeuillés.

    La mort des seconds a mobilisé des centaines de jeunes qui se sont livrés, en réaction, à des manifestations de violence.

    La mort des derniers ne mobilise plus grand monde, hormis les amateurs des comptabilités journalistiques quotidiennes.

     

    Ces différentes réactions posent la question du rapport de l'homme contemporain avec la violence et la mort. Les vedettes, qu'elles soient sportives ou qu'elles soient du spectacle (la mort de Jean Carmet l'a également prouvé cette semaine), sont des symboles.

    Leur mort apparaît à la fois comme un deuil et une glorification.

    Elle introduit une rupture dans la relation avec le personnage symbolique. Il y a chute et disparition, même si photos et vidéo permettent de combler en partie le vide.

    Mais il y a aussi entrée triomphale dans la mémoire des foules et des générations, en partie grâce à nos moyens audio-visuels. Ceux-ci pourtant, loin de remplacer l'absent, rendent au contraire plus évident le vide puisqu'ils figent une image que la vie aurait dû continuer de modeler et excitent une sensibilité que l'absence irrémédiable ne peut que rendre plus illusoire.

    Lorsque ces vedettes ont conquis leur notoriété dans un sport où elles ont risqué leur vie en permanence, l'instant de la mort, spectaculaire en lui-même et amplifié par la dramaturgie des médias, exalte ces sentiments contradictoires.

     

    La mort du  jeune beur ou du marginal revêt les mêmes caractéristiques, mais la dramaturgie change de registre. Ceux qui sont atteints par le drame sont ceux qui partagent le destin de ces jeunes morts.

    Là aussi il y a deuil et glorification.

    Mais la célébration ne se fera plus dans la liesse d'une foule bourdonnante et priante, mais dans la violence qui traduit la souffrance et la vengeance.

    Ceux d'entre eux qui sont morts ont joué aussi avec la mort. Mais ce n'était pas pour gagner des places d'honneur sur des podiums ou pour empocher des sommes faramineuses. Ils ont joué avec la mort parce qu'ils n'avaient qu'elle à gagner.

    Ils n'attendaient rien de la vie ni de leur frères. Ils vivaient dans l'absurde. Ils se sont trouvés rejetés dans l'anonymat ou la déchéance.

    Leur mort a été la ratification de leur non-existence.

     

    Quant aux autres, les victimes des éternelles guerres, c'est la mort qui a joué avec eux, elle qui s'est jouée d'eux, elle qui danse en permanence devant les yeux des survivants. Pourquoi a-t-elle pris l'un plutôt que l'autre ?

    Leur mort est la conséquence de la barbarie humaine, des instincts les plus aveugles de l'homme.

     

    La fait peur à nos contemporains qui se la cachent avec le plus grand soin.

    Elle continue pourtant de fasciner et demeure objet de .

    Certes les organisateurs de compétitions sportives font tout pour éviter que le spectacle aboutisse à un drame et satisfasse un goût primitif du sang.

    Mais ce goût existe, et pas seulement chez les spectateurs. Lui seul peut expliquer le phénomène de nos banlieues ou de nos jeunes "mal dans leur peau" pour qui la mort offre tant d'attraits qu'on se demande où passe la frontière entre l'accident et le suicide.

    Les conflits qui ensanglantent la terre dans l'indifférence et l'impuissance générales pourraient bien être le signe d'une fin de millénaire suicidaire, l'humanité se précipitant dans une auto-destruction, par refus de construire un monde dans lequel la mort ne serait plus que ce qu'elle devrait être : la remise confiante de sa vie en d'autres mains.

    fr. André LENDGER


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    "Priez sans cesse"  nous recommande Jésus.

     

    "Demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira" nous assure encore Jésus en Mt 7, 7.

     

    Or nos prières ne sont pas toujours exaucées.

     

    Nous avons parfois l'impression que Dieu est sourd : nous prions, nous attendons et nous ne recevons pas. A quoi sert alors de prier ?

     

    Nous en arrivons à ne plus savoir ce que nous devons ou pouvons demander, même si Jésus nous assure que notre Père céleste sait de quoi nous avons besoin (Mt 6, 32).

     

     

     

    Jésus lui-même a éprouvé cette déchirure.

     

    Il l'a vécue au moment le plus dramatique de sa vie, à Gethsémani.

     

    "Père que cette coupe passe loin de moi".

     

    Etrange prière puisque Jésus a plusieurs fois affirmé auparavant qu'il était venu pour cette Heure. Il savait qu'il allait mourir, qu'il devait mourir de mort violente.

     

    Vaine prière ?

     

    Véritable prière car elle est le cri de l'homme vers Dieu, cri de douleur et d'angoisse mêlé d'un sentiment de confiance : "non pas comme je veux mais comme tu veux".

     

    Dans son agonie il sait que la volonté de Dieu à laquelle il se plie n'est pas une volonté arbitraire, un caprice, un manque d'amour. C'était au contraire par sa mort et dans sa mort que se manifestait l'amour dont Dieu l'aimait !

     

    Prière paradoxale de Jésus !

     

    Amour paradoxal de Dieu !

     

    Jésus se devait de crier vers son Père et formule sa demande, non pour que Dieu accède à sa prière - ce qu'il savait impossible - mais pour que lui, Jésus, entre dans la volonté aimante du Père et se remette entre ses mains.

     

     

     

    Jésus, au paroxysme de sa détresse, n'hésite pas à dire une prière dont il sait qu'elle ne peut être exaucée.

     

    Plus que les prières de confiance qui ont jalonné sa vie - et qui devraient emplir nos vies par d'innombrables actions de grâce - cette dernière prière a valeur exemplaire pour nous qui nous tournons si souvent vers Dieu quand rien ne va plus et qui avons si peu de chance d'être exaucés comme nous le voudrions.

     

    Notre prière, même si elle se formule comme une demande, n'en reste pas là. Elle ne peut prendre la forme d'un marchandage. Elle est un cri ou une parole adressés à quelqu'un dont nous savons qu'il nous aime d'un amour total.

     

    Ce que nous demandons, est-ce vraiment et seulement la réalisation matérielle de notre demande ? N'est-ce pas plutôt la rencontre du seul être fiable, du seul en mesure de nous aimer d'un amour total, du seul capable de nous combler de sa présence ?

     

     

     

    L'enfant dans la peine va se réfugier sur les genoux de sa mère.

     

    Ainsi de nous avec Dieu.

     

    L'essentiel est là : savoir que nous sommes aimés.

     

    Notre prière, à l'image de celle de Jésus à Gethsémani, est un acte d'amour total exprimé dans la confiance. Confiance en celui auquel on s'adresse. Il nous écoute et nous entend. Il nous aime et son amour est plus important que tout ce que nous pouvons demander. C'est le fond même de notre demande.

     

    Il est là !

     

    Même s'il ne détourne pas de nous le malheur.

     

    Le propre de Dieu n'est pas de nous faire plaisir et de nous procurer une vie tranquille, mais de nous aimer même au fond de notre désarroi et de notre déchéance.

     

    Le propre de Dieu est d'être là avec sa puissance d'amour.

     

                Même quand nous avons l'impression d'être abandonnés sur la Croix.

     

    Prier nous permet de recevoir plus que nous ne demandons puisque se trouvent comblés en lui nos vides et nos déserts plus douloureux que nos désirs, si légitimes soient-ils.

     

     

     

    Il est vrai que Dieu ne répond pas à nos prières comme nous le voudrions.

     

    Il fait plus : Il vient

    fr. André LENDGER


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    Pentecôte 94

     

    L'Esprit-Saint fait des baptisés des témoins du Christ mort et ressuscité, élevé au ciel où il est assis à la droite du Père.

     

    Il nous pousse à témoigner

     

                qu'il n'y a d'autre salut pour l'homme que celui qui nous a été acquis par Jésus

     

                qu'il n'y a pas de modèle humain plus accompli que la personne de Jésus.

     

    En lui et en lui seul l'homme s'est réalisé dans sa perfection.

     

    C'est lui que nous cherchons à rejoindre dans le tâtonnement de notre foi, non seulement pour lui ressembler, mais pour le prolonger puisqu'il vit en nous et que nous sommes son corps aujourd'hui.

     

     

     

    Notre témoignage a cependant du mal à convaincre nos contemporains.

     

    Ne saurions-nous plus accueillir l'Esprit, nous laisser façonner par Lui et agir en Lui...?

     

    Car l'Esprit est toujours donné. Dieu ne dort pas. Sans se lasser Il aime.

     

     

     

    Il nous plairait de vivre ce qu'ont vécu les premières générations de chrétiens, lorsque la foi se répandait de façon irrésistible en dépit des oppositions et des persécutions.

     

    L'Esprit-Saint accompagnait les apôtres de façon si constante et convaincante que rien ne semblait devoir arrêter l'expansion du christianisme.

     

    Nous abandonner à la nostalgie d'un christianisme triomphant, c'est oublier que le christianisme est né dans un contexte culturel favorable, ce qui n'est plus le cas.

     

    Il faut annoncer la Parole aux hommes dont nous partageons la culture.

     

     

     

    Les persécuteurs contemporains se sont mués en tentateurs. Ils s'en prennent à notre pensée et à notre sensibilité qu'ils détournent de tout désir de Dieu.

     

    Ce serait tenter Dieu à notre tour si nous lui demandions le miracle d'un retournement de situation, ce qui est de notre responsabilité exclusive de témoins.

     

    L'Esprit continue de mettre en notre bouche les paroles qui conviennent.

     

    Il ne fait pas taire les opposants.

     

    Nous ne pouvons pas témoigner sans un travail de l'intelligence, d'une intelligence éclairée par l'Esprit, qui tienne compte des arguments qui nous sont opposés.

     

     

     

    Nos difficultés dans l'annonce de la foi sont liées à l'évolution de notre société.

     

    Les sciences et les techniques se sont développées, et les chrétiens ne peuvent que se réjouir des progrès accomplis par le génie de l'homme, image de Dieu.

     

    Mais les techniques sont devenues la préoccupation première des hommes, non seulement en raison des exploits réalisés, mais aussi en raison des bouleversements matériellement bienfaisants qu'elles ont apportés dans la vie quotidienne.

     

    ú

     

    Les techniques de la communication fascinent, envahissent tout le champ de conscience, parachèvent l'aliénation de l'homme, le confinant dans la technique .

     

    Du coup, l'homme contemporain pense peu, prend peu de décisions, n'engage pas sa vie, réagit plus qu'il n'agit.

     

    Il est spectateur.

     

     

     

    Disparaît chez l'homme la préoccupation de sa verticalité, de sa dignité d'homme-debout, de sa spiritualité, de sa capacité à regarder au-delà de ce monde caduc, à organiser sa vie personnelle et sociale en fonction de valeurs universelles qui le dépassent et le tirent vers sa station naturellement droite.

     

    Les jeunes, dit-on, n'ont plus de repères et ne connaissent plus de valeurs autres que la satisfaction immédiate de leurs désirs. Ils n'ont plus de projets, si ce n'est de consommer ou de prendre la fuite de toutes les façons possibles.

     

    Ils ont, en cela, bien reçu le témoignage que leur a transmis la génération adulte, globalement oublieuse du sens, souvent démissionnaire devant les problèmes humains, repliée dans l'individualisme, même de la foi.

     

     

     

    Le témoignage des chrétiens n'en est que plus urgent.

     

    Notre comportement, nos activités, notre façon de nous exprimer... ont à rendre témoignage de l'Esprit qui nous fait vivre.

     

    Le défi proposé est aussi exaltant qu'il l'a été aux tout débuts du christianisme.

     

    L'enjeu demeure identique : annoncer aux hommes leur salut, le sens de leur vie et l'éminente dignité à laquelle ils sont appelés.

     

    L'Esprit-Saint vient. Le défi sera relevé.

     

     

    fr. André LENDGER


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  •  

    Sida :   - secret médical maintenu.

     

                - pas de dépistage obligatoire.

     

     

     

    Pas de loi particulière.

     

    Ainsi en a décidé l'Assemblée Nationale.

     

    Il est apparu difficile de légiférer dans une matière où tant d'intérêts particuliers sont en cause et où s'impose une vision de l'homme, conscient et responsable de ses actes.

     

    Il s'ensuit que

     

                - la loi n'obligera pas ceux qui sont contaminés à en faire état.

     

                - la loi n'obligera pas ceux qui ne le désirent pas à se faire faire une analyse.

     

     

     

    La contrainte n'aurait pas eu beaucoup d'effets :

     

                - beaucoup de ceux qui sont atteints par le virus l'ignorent et le transmettent sans le savoir.

     

                - la plupart des femmes ayant lieu de craindre pour leur enfant acceptent déjà le dépistage

     

     

     

    Le législateur mise donc sur le sens de la responsabilité de chacun.

     

    Cette responsabilité est forcément à double sens.

     

    La loi n'oblige pas celui ou celle qui se sait porteur du virus à le dire s'il se trouve en situation de le transmettre, mais SA CONSCIENCE L'Y OBLIGE.

     

    La loi ne protégera donc pas celui ou celle qui se mettra en situation d'être contaminé : connaissant le mode de transmission du virus, celui-là ou celle-là aussi doit prendre ses responsabilités.

     

    En toute situation, ce qui doit présider tant aux actes qu'aux paroles, c'est le sens des responsabilités, de l'amour de l'autre, de ce qui est engagé dans sa vie personnelle et dans la vie de ceux qui nous entourent - comme des enfants à naître.

     

     

     

    Pari sur la responsabilité dans le domaine où l'homme est confronté à sa plus grande fragilité, le sexe, mais pari aussi sur la responsabilité des usagers de drogue dure dont la pratique traduit pourtant l'impossibilité d'assumer leur affectivité.

     

    Ce pari peut sembler insensé quand on connaît

     

                . l'immaturité affective des jeunes générations,

     

                . la difficulté qu'éprouvent beaucoup de personnes à reconnaître le sens profondément humain et spirituel de leurs actes - spécialement dans le domaine sexuel,

     

                . l'agression sensible et médiatique à laquelle nous sommes tous soumis.

     

    Pari qui est celui de notre société libérale et démocratique, fondée sur le respect de chaque personne humaine dans sa capacité à décider de sa vie.

     

     

     

    En ce sens on peut dire que le sida est une preuve de vérité pour notre société.

     

    Notre civilisation ne sera sauvée ni par le seul préservatif ni par la seule Loi, mais par l'apprentissage et l'éducation de la responsabilité, personnelle mais aussi sociale.

     

     

     

    Il serait injuste de se contenter d'accabler les malades et ceux qui contribuent à transmettre le virus et de laisser notre société continuer son oeuvre de déshumanisation et de brouillage des repères et des valeurs.

     

    Le salut ne passe pas par la seule conscience des personnes malades ou menacées de l'être, mais par un sursaut de la conscience collective.

     

    N'est-ce pas chacun d'entre nous qui fait ou défait le corps social ? qui contribue à donner ou non un visage humain au monde dans lequel nous vivons ?

     

    Ne sommes-nous pas citoyens, appelés à faire des choix de société par nos votes ?

     

    Les malades du sida sont-ils seuls responsables de l'épidémie ?

     

                - sans doute le sont-ils chacun à leur mesure.

     

                - ils sont aussi victimes, car ils ont été étourdis et saoulés, comme chacun de nous, par le tourbillon des images et des mirages chaque jour déversés en abondance.

     

     

     

    CONSCIENCE.

     

    RESPONSABILITE.

     

    Deux maîtres-mots de la morale chrétienne.

     

     

    fr. André LENDGER


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  • L'Europe, pourquoi faire ?

    Les élections européennes ne soulèvent pas l'enthousiasme.

    Désintérêt ?

    Constat d'échec ?

    Retour aux nationalismes ?

     

    L'Europe a pu décevoir.

                - les difficultés économiques sont loin d'être surmontées.

                - la guerre en Bosnie a illustré l'incapacité de l'Europe à parler d'une voix unie et efficace et à manifester une volonté commune.

                - les scandales financiers et les difficultés propres à chaque Etat membre ont replié l'attention des citoyens sur les affaires de leur propre pays.

                - le manque de dynamisme et l'absence de vision humaine et spirituelle ne favorisent pas une si grande entreprise.

     

    L'Europe doit-elle rester à l'état de rêve ?

    Il est légitime de se demander quelle Europe on construit : Europe de marché, confédération, fédération... ?

    Mais on ne peut rester éternellement passifs, paralysés par des questions théoriques qui deviennent prétexte à ne pas avancer.

    L'Europe, ce n'est pas seulement un marché de consommateurs.

    L'Europe, c'est une certaine conception de l'homme qui a été essaimée bien au-delà du continent. Elle en reste l'illustration majeure, en dépit de certains de ses errements actuels et de ses démons passés.

    L'Europe est l'héritière du judaïsme et de l'hellénisme. Elle est la mère des droits de l'homme et de la naissance de la démocratie. A ce titre elle est encore appelée à jouer un rôle phare dans un monde où l'humanisme est en question.

     

    Ce rôle, l'Europe l'a déjà tenu avec brio en des temps pas très anciens, des temps

                . où les frontières n'existaient pour ainsi dire pas,

                . où une langue commune permettait les échanges à l'échelle du continent, ainsi que le développement de la pensée et de la recherche scientifique,

                . où les artistes circulaient librement d'un pays à l'autre,

                . où les différences locales avaient le droit de s'exprimer.

    C'était l'Europe chrétienne du Moyen-Age, siècle que nous considérons à tort comme obscur. C'est là qu'ont été posées les bases de notre actuelle civilisation de liberté et de démocratie, éprise de justice, respectueuse du Droit.

    Il est vrai que les hommes de ce temps des cathédrales vivaient selon des valeurs qu'ils avaient à cœur de transmettre à tous : ils avaient le souci de magnifier la grandeur de l'homme image de Dieu. Ils étaient unis dans la pensée que l'homme avait un destin qui dépassait les limites du temps et de l'espace.

    Peut-être est-ce le secret d'une réussite libre de tout projet politique.

     

    L'Europe pourra-t-elle faire l'économie d'une redécouverte et d'une ré appropriation de ses richesses humaines et spirituelles ?

    Pourra-t-elle se contenter d'exister seulement comme puissance économique ?

    Elle serait alors infidèle à son héritage et à la responsabilité qu'elle a faite sienne dans le monde, elle qui a si largement diffusé son idéal de liberté et de dignité de la personne humaine, faute de l'avoir toujours vécu elle-même.

    Quelle que soit la forme que prendra l'Europe politique et économique, il semble difficile de faire l'impasse sur cette question fondamentale.

     

    Les Eglises sont au premier chef requises par un tel projet.

    Non qu'il faille rêver d'une nouvelle Europe chrétienne. Le projet se heurterait à un christianisme éclaté en confessions dont la réunification ne semble pas prochaine. Il se heurterait aussi à la réalité d'une Europe dans laquelle la religion musulmane prend une place de plus en plus importante, une religion qui doit avoir sa place.

    Mais l'homme sécularisé et technicisé du 21ème siècle ne pourra subsister longtemps dans son identité européenne sans se définir dans sa dimension spirituelle.

    Les chrétiens et les fidèles de toutes les religions doivent rechercher la route d'une Europe fraternelle dans la diversité, unie sur un projet pour l'homme à venir.

     

    fr. André LENDGER


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