• 20 septembre 1998 - L’autoflagellation.

    L’autoflagellation.

    On a souvent entendu dire que les français se dévalorisaient, reconnaissant trop vite les limites et les failles de leurs coutumes et de leurs institutions.

    Que dire alors des américains qui étalent sur la place publique, aux yeux de l’univers entier, les fautes de leur président dont la plupart sont d’ordre intime ?

     

    Que signifie cette délectation dans l’autoflagellation ?

    Est-ce pour exorciser les excès de la liberté des mœurs dont on dit, peut-être à tort, qu’elle connaît son paroxysme dans ce pays ?

    Est-ce pour se punir de la violence sous-jacente à cette civilisation ?

    Ce qui étonne le plus, ce sont moins les écarts conjugaux du président ou ses dérobades aux questions indiscrètes et précises du procureur, que la délectation avec laquelle un procureur puis les représentants du peuple, contre l’avis de leurs concitoyens et électeurs, divulguent des secrets qui ternissent leur pays et eux-mêmes plus que leur président.

    Leur mise en scène ne peut s’expliquer que parce que ces hommes, qui ne sont peut-être pas meilleurs époux que leur président, s’estiment salis. Et le procureur plus qu’un autre. Les uns et les autres semblent mus par une obsession de pureté sexuelle qu’ils ne maîtrisent pas et qui les amène à divulguer des détails avec une complaisance toute pornographique.

    Ils veulent chasser le mal qui est dans leur communauté sociale et le faire publiquement. Ils se livrent donc à une véritable liturgie de purification publique avec le bouc-émissaire de service.

    Nous sommes en dehors de la raison.

    On comprend l’inquiétude ressentie dans les autres pays occidentaux, qui emboîtent toujours le pas des américains, que cette déraison déborde bientôt les frontières des Etas-Unis.

     

    En France nous n’en sommes pas encore là, et il est à souhaiter que le débat serré et sans doute houleux sur le PACS ne nous fasse pas quitter les chemins de la raison.

    Nous pouvons craindre qu’il en aille du PACS comme de la loi sur l’IVG.

    Celle-ci, qui devait répondre à des situations de détresse, s’est banalisée au point d’être parfois considérée et utilisée comme un moyen anticonceptionnel parmi d’autres.

    Le PACS, nous affirme-t-on, n’est pas un mariage. Ne le deviendra-t-il pas ? Accorder des droits, jusqu’ici réservés à la seule famille, à ceux qui se refusent à en fonder une ou qui ne le peuvent pas faute de différence sexuelle, risque de conduire à la confusion.

    Que des personnes vivant en commun sans être mariées ne soient pas marginalisées et que, par exemple, des solutions soient trouvées en matière fiscale ou pour que le survivant d’un couple dont l’un vient à décéder ne soit pas évincé brutalement, est une chose. Qu’un couple homosexuel adopte et élève des enfants en est une autre.

    C’est le sens du mariage et de la famille qui est alors remis en question.

     

    La famille, c’est un homme et une femme qui s’aiment et décident, par leur union, de donner naissance à des enfants et de les éduquer. Ils constituent, ainsi que le disent les évêques, une figure symboliqueirremplaçable. L’enfant a besoin et d’un père et d’une mère, de sexe opposé, afin d’avoir un développement équilibré.

    La législation se doit de préserver cette figure symbolique qu’est la famille à l’heure où les divorces, le concubinage et les familles monoparentales se multiplient. Nous entrons dans un monde où les repères s’estompent et provoquent chez les enfants de graves difficultés d’intégration qui se répercutent sur l’ensemble de la société.

    C’est l’enfant qu’il convient de préserver et seule une famille hétérosexuelle, édifiée sur l’amour, peut répondre à son besoin de sécurité et à l’avenir de l’humanité.

    C’est là un défi adressé à toutes celles et ceux qui estiment que la famille est la cellule de base sur laquelle repose toute société : non pas seulement défendre, mais promouvoir la famille, dans une société libéralisée et concurrentielle dans tous les domaines.

    Tous les arguments seront de peu de poids si les hommes et les femmes qui souhaitent promouvoir la famille ne témoignent pas, dans leur vie et dans leur foi, de la valeur de la famille comme source de bonheur, d’équilibre et d’épanouissement, pour eux et leurs enfants.

     

    La meilleure réponse des familles au PACS n’est-elle pas leur vitalité ?

    fr. André LENDGER -

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