• 15 août 1999 - Marie a fait le don d’elle-même à Dieu.

    Marie a fait le don d’elle-même à Dieu.

    Elle a fait le don de son fils aux hommes.

    Elle est dans la gloire obtenue par son fils.

     

    Marie ne peut pas être séparée de son fils, ni sur la terre ni dans la gloire.

    Par son acceptation de l’annonce de l’ange, dans sa liberté de femme, elle a permis à Dieu de venir parmi nous. Mais rien n’aurait été acquis sans l’identique acceptation par Jésus de sa condition de Fils de Dieu, dans sa liberté d’homme, comme le récit de la Tentation nous le suggère. L’un et l’autre, par leur choix, ont accompli le dessein de Dieu sur eux.

    Par son silence tout au long de la mission de Jésus, Marie nous laisse à la porte du mystère de son fils, à charge pour nous d’approfondir la grande question qui court tout au long des évangiles : « qui est cet homme ? ». Le silence de Marie rejoint la discrétion de son fils et le silence de Dieu. C’est dans son cœur que Marie garde la mémoire des secrets de Dieu.

    Elle intervient une fois, à Cana. Là, celle qui est l’épouse de Dieu suscite le premier acte par lequel Jésus se manifeste à ses disciples ; celle qui est la mère de Jésus permet à son fils de manifester sa gloire, gloire qu’il tient de Dieu et qui lui revient, à lui seul.

    Elle demeure mère très humaine dans la perfection de sa nature préservée du péché : elle s’inquiète de voir son fils annoncer une parole qui dépasse, pense-t-elle, ce qu’elle (et Dieu peut-être) a contribué à faire advenir. L’aboutissement en sera la Croix, une croix qui n’aura cessé de se profiler et de grandir tout au long de la mission de Jésus et qui aura nécessité, pour Marie, un approfondissement dans la foi de son acceptation initiale.

     

    Marie est l’origine humaine de celui qui trouve son origine divine dans le sein du Père.

    Elle anticipe et rend possible le salut mais elle ne l’accomplit pas. Elle reste à sa place, essentielle mais combien modeste. Elle est dans l’ombre de son fils.

    La première Eve avait engagé la postérité dans le péché, derrière elle. Marie, elle, en répondant « oui » à l’appel de Dieu, a engagé la postérité dans la justice, derrière son fils.

    Les croyants ont compris qu’on ne pouvait suivre le fils qu’en s’inscrivant dans  la démarche humble et pauvre de la mère, dans l’abandon et la désappropriation de soi-même. Puisque Dieu s’est fait homme, les hommes ne peuvent rejoindre Dieu qu’en mettant leurs pas dans ceux du fils de Marie et dans les pas de cette mère qui nous a donné son fils.

    Marie a mené une vie cachée dont nous ne pouvons retenir qu’une chose, sa foi. C’est cette foi qui lui a permis d’accepter que la volonté de Dieu se fasse en elle et de mener une vie à la frontière de l’humain et du divin. Comment celle qui a porté le Verbe éternel de Dieu ne serait-elle pas marquée par cette grâce ineffaçable, grâce d’union à Dieu qui ne lui permettait cependant pas de connaître tout de son fils ? Celui-ci lui échappait, bien qu’elle l’ait suivi.

    Mystère d’une grâce unique dont nous pensons qu’elle aurait dû s’accompagner d’une pleine lumière et qui a laissé Marie dans l’obscurité de la foi.

     

    C’est dans cette vie de mère attentive, inquiète, voulant protéger son enfant tout en  lui laissant sa liberté, que s’est enracinée la gloire de Marie. Mais sa gloire ne pouvait pas paraître aussi longtemps que n’avait pas été perçu le rôle de Marie en tant que mère de Dieu.

    Sa gloire est d’avoir porté celui qui était le salut du monde.

    Elle ne l’a fait et ne pouvait le faire qu’en s’effaçant devant son fils, en voyant grandir, jour après jour, la haine qui l’entourait. Sa gloire rejoint son désarroi et sa souffrance de mère.

    Le fils sauve par la Croix, sa mère entre dans la gloire par l’effet de cette même Croix.

    La Croix est le lieu de passage obligé pour que soit accompli ce qui n’est, sur cette terre, que préliminaire. Jésus est glorifié sur sa Croix, Marie n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle est au pied de la Croix. La Croix introduit à la gloire.

    Au temps de la foi obscure a succédé, pour Marie, le temps de la foi éclairée par la croix. Au temps de cette foi éclairée a succédé celui de la gloire.

    Elle avait enfanté le Sauveur ; du haut de la Croix son fils venait à elle et l’élevait à la gloire, prémices de tous ceux qui atteindront le salut par une foi semblable à la sienne.

    La gloire de Marie anticipe notre gloire.

     

    Eve nous avait plongés dans la mort, Marie nous propose de suivre le chemin qui fut le sien pour entrer dans la gloire acquise par son fils Jésus fait, par Dieu, Christ et Seigneur.

    fr. André LENDGER

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