• 8 août 1999 - Le diable.

    Le diable.

    Mythe ou réalité ?

     

    Le diable est perçu comme celui qui cause le mal et le malheur.

    C’est lui qui obscurcit l’esprit, c’est lui qui divise et fait tomber. Il ne réussit ses exploits que par la ruse. C’est dire qu’il n’a pas intérêt à se démasquer. Pendant que nous le croyons occupé à tel méfait, il est ailleurs où il fait bien pire de façon sournoise.

    C’est ainsi qu’il nous est présenté dans la Bible et spécialement dans le récit de la Genèse. Si Eve avait perçu que le serpent était le trompeur, l’aurait-elle écouté ? Elle ne l’a compris qu’après, trop tard. De même pour nous, nous le reconnaissons toujours trop tard.

    Le tentateur se cache sous les habits du bon et du bien. S’il n’était pas présentable, personne ne le suivrait. Lorsqu’il tente Jésus, ses propositions sont loin d’être perverses ; elles correspondent à ce que, souvent, nous demandons à Dieu : l’argent, la réussite, le pouvoir.

    Le diable fait le mal en passant par le bien.

    Ce qu’il cherche, c’est nous faire tomber en rendant désirable ce qui nous éloigne de Dieu. Il nous endort pour mieux affermir son règne en semant disputes et rivalités. Il n’a pas besoin de se donner beaucoup de peine pour réussir. Il lui suffit d’attiser les haines et la violence qui sommeillent en chacun de nous.

     

    Parler ainsi, c’est donner au diable, le Satan, une personnalité réelle, presque physique

    Le diable ne serait pas une simple façon de s’exprimer pour évoquer le mal.

    Souvent nous ressentons des combats en nous et nous avons le sentiment que Dieu et le Satan s’y opposent. Mais si le Satan est là, c’est parce que nous lui avons donné l’hospitalité. Or c’est Dieu qui, le premier,habite en nous par notre baptême. Nos combats spirituels se déroulent entre Dieu et nous. A nous de ne pas accueillir le Satan, de ne pas nous laisser tenter par la possession de biens immédiats qui nous détournent de Dieu.

    Le diable n’est pas une personne au sens où nous le disons de Dieu. Il ne peut qu’être une non-personne, un vide d’être, qui n’a rien d’autre à proposer que l’illusion et le néant

    S’il existe en effet, cela veut dire qu’il a du bien en lui, car tout être a du bien en lui.

    Comment le Prince de ce Monde, celui par qui survient le mal, celui qui sert de support au mal, peut-il avoir du bien en lui, exister, être une personne ?

    Nous nous trouvons là devant une ambiguïté qui tient à la fois à notre nature sensible et à la nature spirituelle de celui que nous appelons le diable, Satan.

    Nous ne pouvons pas l’imaginer hors de nos sens et nous savons qu’il ne peut être, s’il existe, qu’une créature spirituelle, créée par Dieu et soumise à Lui. C’est de cette façon qu’il nous apparaît dans le livre de Job : il y fait partie de la cour de Dieu. Satan, un ange ? déchu ?

    Les hommes n’ont cessé de s’interroger sur cet étrange personnage qui a l’avantage de rendre compte du mal mais dont la nature demeure mal définie. Mais est-il nécessaire de le définir plus qu’il l’est ? Le Satan est et n’est pas à la fois. La présence du mal dans le monde en atteste l’existence, mais nous doutons aussi que Dieu ait pu créer un être doué d’une puissance aussi redoutable. Le diable, un principe explicatif imaginaire ?

    Le diable, une question, le contraire d’une affirmation, lui-même et sa négation.

     

    Croire que le diable a une existence réelle nous arrange souvent.

    Nombreux sont ceux qui se réjouissent de pouvoir tenir le diable pour responsable de leurs errements et sont prêts à l’inculper pour les fautes qu’eux-mêmes ont commises ; « j’ai été poussé », dit-on. Une façon comme une autre de se disculper, au moins à ses propres yeux. Mais pour être poussé au point de tomber, ne faut-il pas avoir consenti à se laisser pousser?

    Ne faisons-nous pas exister le diable en lui accordant le droit d’intervenir dans nos vies ? Nous l’évoquons quand cela nous arrange, comment n’adviendrait-il pas ? Il existe par la procuration que nous lui accordons. Nous le faisons exister en lui prêtant notre existence.

    Peu importe que le diable existe ou qu’il soit le fruit de notre imagination, tout dépend de l’importance que nous lui accordons. De même qu’un parasite n’existerait pas sans recevoir l’hospitalité, de même le diable n’existe que si nous ne lui ouvrons la porte de notre cœur.

    C’est justement ce que nous nous empressons de faire : sa place est toujours prête.

     

    Mythe ou réalité, le diable a encore de beaux jours devant lui.

    fr. André LENDGER

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