• 22 août 1999 - L’appel du merveilleux.

    L’appel du merveilleux.

    La sidération de l’homme devant l’inimaginable.

     

    Les objets que nous pouvons connaître par nos sens sont en nombre limité.

    Le pouvoir de notre imagination dépasse de beaucoup ce que nous pouvons observer. Nous pouvons construire à l’infini des images et des situations purement irréelles.

    La poésie, la musique, la peinture et toute œuvre d’art n’existent que par le pouvoir créateur de l’esprit de l’homme qui ne se limite pas à la reproduction brute de ce qui est sous ses sens, mais qui sait mettre en valeur la beauté de la création.

    L’Apocalypse, dans la Bible, nous en fournit un bel exemple, multipliant les images qui dépassent de toutes parts le réel pour nous aider à percevoir le monde à venir.

    Les chrétiens, comme les fidèles de nombreuses autres religions, ne se sont pas fait faute de représenter des êtres irreprésentables comme les anges, les démons, les dragons et toutes sortes d’autres êtres que personne n’a jamais vus, puisque spirituels par définition.

    Le désir inscrit au fond de l’homme de dépasser ce qui est immédiatement sensible fait désirer voir et entendre des images et des sons venant d’ailleurs et spécialement de celui qui est le plus inaccessible, Dieu.

    Si tout le monde s’accorde à répéter après l’Ecriture que nul ne peut voir Dieu et vivre, beaucoup attendent de Dieu des signes étonnants qui attestent sa présence.

     

    La recherche des signes sensibles qui rassurent sur la faveur de Dieu, prend une très grande place chez de nombreuses personnes, d’où une quête insatiable du merveilleux.

    Ces signes peuvent se produire « en relief » ou « en creux ».

    Ils sont « en relief » lorsque les signes par lesquels on croit reconnaître la présence de Dieu sont du domaine de la guérison, du miracle, des visions… ; ils sont « en creux » lorsque les signes prennent la forme d’une agression de forces dites démoniaques entraînant des phénomènes de possession, impliquant la présence négative de Dieu.

    Pouvons-nous oublier cependant, quel que soit le signe, que Dieu dépasse toute expérience sensible et que notre sensibilité peut nous faire croire qu’est ce qui n’est pas ?

    Libre à nous d’attribuer à Dieu les manifestations sensibles que nous percevons.

    Mais qui nous assurera que nous ne sommes pas dans l’illusion ?

    Qui peut nous assurer que nous ne sommes pas prisonniers de notre sensibilité en attribuant à une action divine des sensations qui ne seraient que le produit de nos organes ?

    Nous rapprochons-nous ou nous éloignons-nous de Dieu quand nous nous mettons en route à la première rumeur de miracle et de merveilleux ? Sommes-nous alors en quête de la foi ou recherchons-nous des évidences ? L’émotion affective superficielle et ambiguë n’a pas toujours grand chose à voir avec la foi. En fait de rencontre de Dieu, ce peut être l’impasse.

    Nous imaginant qu’Il est là, nous nous arrêtons et ne le recherchons pas où Il est.

    Certes Dieu peut tout faire, mais il nous enseigne de renoncer à ces facilités sensibles. En Jésus, lors de la Tentation au désert, Dieu a renoncé au spectaculaire.

     

    Est-ce un signe de foi de se précipiter vers le spectaculaire ?

    Notre foi est-elle si fragile que nous ayons besoin de spectaculaire pour l’assurer ?

    Toute notre vie de foi, au contraire, se construit dans le silence et dans l’aridité.

    Les signes que nous demandons à Dieu ne sont le plus souvent que des assurances : assurance que Dieu s’intéresse à moi, qu’Il va m’aider de la façon que je souhaite, qu’il va faire pour moi le petit miracle dont j’ai besoin… N’est-ce pas une façon de mettre Dieu au pied du mur en réclamant et revendiquant haut et fort des signes ? Dieu à notre botte ?

    Les signes que donne Dieu sont au contraire tout intérieurs, souvent imperceptibles dans l’immédiat. Parfois il ne nous en est pas donné d’autre que le simple fait d’exister et de vivre encore, au milieu d’événements qui peuvent être dramatiques.

    Lorsque Dieu nous parle et nous montre son amour, ce peut n’être, le plus souvent, qu’après coup que nous nous en rendons compte, parfois des semaines ou des années après.

    La consolation vient à son heure.

    Pourquoi se précipiter ? faisons silence, prions. Peut-être sera-t-Il là, avec nous.

     

    Dieu ne se trouve pas, Il se cherche.

    fr. André LENDGER

    « 15 août 1999 - Marie a fait le don d’elle-même à Dieu.19 août 1999 - La chair. »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :