• 10 octobre 1999 - Guérir !

    Guérir !

    Un vœu que chacun ne peut manquer de faire pour lui et les malades qu’il aime.

     

    Quand on parle de guérison, on parle de maladie. Mais qu’est-ce que la maladie ?

    Qui est malade ? et de quoi ?

    La maladie recouvre des maux de nature différente :

    -                     certaines maladies ne peuvent être évitées. Elles dépendent de virus contagieux qui provoquent des épidémies ou bien d’agents externes tels que nourriture, pollution, insectes... Ces maladies ne peuvent être guéries, les unes que par des moyens strictement médicaux, les autres en y ajoutant des changements de régime ou d’habitat.

    -                     d’autres maladies n’ont pas de cause immédiate apparente et se manifestent par un dérèglement ou un vieillissement des fonctions organiques. Leur origine est plus mystérieuse, du moins pour celles qui ne sont pas liées à des abus comme le tabac et l’alcool. La médecine a fait des efforts et des progrès considérables, si l’on en juge par l’accroissement de l’espérance de vie, pour guérir ou donner de longs répits à ces malades.

    -                     d’autres maladies enfin touchent la personne dans ce qui la constitue comme personne : son équilibre psychique. Ces maladies sont inquiétantes parce qu’elles révèlent des conflits intérieurs souvent graves sur lesquels les interventions sont délicates.

    Mais nous savons que bien des maladies organiques entretiennent des rapports étroits avec le psychisme, et sont liées aux soucis, aux peurs, au stress

     

    La guérison, dans nos pays développés, est le plus souvent l’affaire de la médecine officielle. Mais bien des personnes affligées de maux divers estiment que cette médecine ne répond pas à leur besoin total de guérison. Elles se tournent alors vers des hommes ou des femmes qu’elles pensent être en relation avec des puissances spirituelles et surnaturelles.

    Le phénomène a suffisamment d’ampleur pour ne pas nous interroger.

    La science médicale suffit-elle, même si personne n’en dénie vraiment l’efficacité ?

    Le recours aux guérisseurs ne comble-t-il pas un vide entre la technique médicale et l’attente du malade qui souhaite qu’on s’intéresse à sa personne, à son environnement, à ses fantasmes, à ses soucis immédiats et qui sait l’efficacité de certaines médecines traditionnelles.

    Tout se passe comme si les malades avaient le sentiment que le mal dont ils sont atteints est le signal que quelque chose ne va pas dans leur vie personnelle et sociale, sauf quand il s’agit de virus, de maladies liées à un manque d’hygiène de vie ou à un accident.

    Ils se sentent mal à l’aise au sein de leur famille et dans leur entourage immédiat dont ils se croient mal aimés. A l’heure de la mondialisation, l’homme a besoin de sa tanière.

    La guérison n’a-t-elle rien à voir avec cela ?

     

    Guérir, quel que soit le mal dont on souffre, n’est-ce pas d’abord retrouver une paix qui a été perdue ? L’appel à un guérisseur peut alléger la souffrance pendant un moment, dans la mesure où la foi qu’on met ou qu’on s’efforce de mettre en lui a un rôle apaisant. Mais le guérisseur ne peut être efficace que s’il réussit à peser sur les causes du mal dont souffre la personne, mal qui implique presque toujours des problèmes de relations avec autrui.

    « Lève-toi », dit Jésus au paralytique comme il l’a dit à d’autres malades. C’est-à-dire : « prends ton avenir en main, ne te laisse pas aller à la déprime, puise en toi l’énergie nécessaire pour retrouver ta place en toi-même et au milieu des tiens. N’aie pas peur et va ! »

    Guérir, ce n’est pas forcément voir supprimée la maladie dont on souffre et qui nous mène inexorablement à la mort. C’est un rêve ! mais nous savons qu’il est chimérique.

    Guérir, c’est un événement intérieur, autant spirituel que social.

    La vraie guérison à laquelle aspire tout homme – et le nombre d’actes de violence et de suicide l’atteste – ce n’est pas la fin de toute maladie, mais l’accès, pour chacun, à une saine relation avec soi-même au milieudes autres, chacun trouvant sa place. Ce qui est difficile dans une société minée par le chômage, les inégalités, la peur et la méfiance généralisée !

    Nous sommes malades de ne plus savoir quelle est notre place dans nos familles, nos relations sociales et la société tout entière, mais aussi dans notre environnement régional, dans la nature, au milieu des astres, dans le cosmos. Nous aspirons à trouver notre place.

     

    Guérir, c’est en finir avec le mal-être. Cela dépend de chacun d’entre nous.

    fr. André LENDGER

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