• 04/02/1996 - La violence sexuelle.

     

    La violence sexuelle.

     

    Chaque semaine ou presque les journaux locaux nous font part de quelque événement de cette nature, qu'il vienne de se produire ou qu'il soit l'objet d'un jugement.

     

     

     

    Des hommes, jeunes ou non, se rendent coupables d'agressions sexuelles, d'attentats à la pudeur, de viols...

     

    Les victimes en sont bien souvent des mineur(e)s, parfois très proches, puisque les relations incestueuses ne sont pas rares.

     

    Sans doute n'avons-nous connaissance que d'une partie des faits, les autres étant cachés, camouflés dans le secret de la peur ou de la honte.

     

     

     

    Ces violences témoignent de la grande difficulté à vivre la vie affective et sexuelle, de la grande misère et du profond déséquilibre dans lesquels vivent quantité d'adultes, masculins en particulier, à notre époque de libération des mœurs.

     

    La liberté sexuelle serait-elle un piège ?

     

    Chacun se croit tout permis, même si l'on a entendu parler de la rigueur de la loi.

     

    L'homme adulte qui voit la belle adolescente de treize ans s'imagine qu'elle n'attend que lui et qu'elle est consentante. Celle-ci peut avoir des gestes, des regards ou des comportements ambigus. Ce ne sont pas pour autant des signes de consentement.

     

    L'homme, qui prétend être aimé et s'attacher la fraîche jeune fille, feint d'ignorer qu'elle n'est pas aussi évoluée qu'elle le paraît et qu'il l'espère. Il se cache tout ce qui les sépare : âge, condition, maturité... Si la jeune fille cède à la séduction de l'homme, c'est par soumission aux fantasmes suscités par le pouvoir masculin, non par réelle adhésion.

     

     

     

    On peut évoquer les difficultés sociales actuelles : manque de logements et de travail, plaie de l'alcoolisme, désorganisation familiale, "institutionnalisation" des "petits-pères" qui ont souvent du mal à assumer les responsabilités d'un vrai père...

     

    Ceci n'est que partiellement vrai, puisque les agressions sexuelles ont lieu dans tous les milieux, y compris dans ceux qui sont préservés de tout problème social.

     

    Le pouvoir des médias et de certaines publicités, l'abondance des cassettes pornographiques, bientôt l'invasion d'"Internet", la facilité qu'ont les enfants d'y accéder, ne font qu'accroître la fragilité affective de beaucoup d'hommes et de femmes, jeunes et adultes, les faisant rêver à des paradis érotiques artificiels, dissociant amour et plaisir.

     

    Tout cela accrédite le droit de l'homme à la domination et à la possession.

     

    Place est faite à tous les dérapages, compulsions fusionnelles, agressions violentes, séduction de proches ou de ses propres enfants, quand la vérité de la relation sexuelle est basée sur la place de chacun des partenaires, leur différence et la distance qu'ils doivent avoir les uns par rapport aux autres : un père ne peut pas être un partenaire sexuel.

     

    L'adolescente ou même l'enfant deviennent de simples objets de plaisir entre les mains d'adultes. Déniées dans leur âge et leur sexe, lorsqu'elles n'avaient pas la maturité de leur engagement sexuel, elles n'accéderont jamais à une vie affective équilibrée.

     

     

     

    Il va de soi aujourd'hui que chacun a un droit imprescriptible à son complet épanouissement et à une totale jouissance sexuelle.

     

    Les difficultés, les échecs et les frustrations dans ce domaine sont devenus inacceptables, chacun estimant avoir un droit naturel légitime et absolu à sa satisfaction.

     

    Il est inévitable que de telles incompatibilités entraînent de graves perturbations dans un couple, qui peuvent être mortelles pour la communauté conjugale.

     

    On peut cependant se demander si la réussite de sa vie personnelle passe obligatoirement par la réussite et l'épanouissement de sa vie sexuelle.

     

    Certes il y a le risque d'évoluer vers l'agressivité, le repliement sur soi, la mise en accusation réciproque rendant toute vie commune impossible. Ne reste-t-il que la rupture ?

     

    N'y aurait-il pas plus à gagner à traverser des déserts, à chercher une autre forme de communication, même difficile, pour parvenir à un nouveau type de reconnaissance et de renaissance réciproques et découvrir, dans un malheur conjoint - car c'en est un -, une nouvelle profondeur de la relation commune, qui pourrait enfin s'appeler l'amour ?

     

     

     

    Inacceptable pour la plupart de nos contemporains !

     

    Mais le droit imprescriptible à la jouissance personnelle n'est-il pas le premier pas qui fera des enfants d'aujourd'hui des victimes de demain, eux-mêmes devenant à leur tour, par cet enchaînement fatal bien connu, de futurs violeurs ou bourreaux.

     

    Mon plaisir avant tout ?

    fr. André LENDGER

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