• 7 décembre 1997 - La vérité.

    La vérité.     Beaucoup croient la détenir et procèdent par affirmation.

    D’autres passent leur vie à douter ou à chercher.

     

    Les artistes n’ont, de la vérité, qu’une approche toute relative. Le beau est affaire d’appréciation. Même si l’on peut dire qu’il est aussi affaire d’éducation et de culture, il échappe à une définition objective. Le seul critère de discernement y est affectif.

    Les sciences dites «exactes» recherchent la solidité de la démonstration. Une théorie doit toujours finir par trouver une confirmation expérimentale. La vérité scientifique ne peut donc pas être l’objet de controverses sans fin, même si toute théorie scientifique attend d’être complétée, dépassée et affinée par une autre.

    Les philosophes et les penseurs savent bien, eux, qu’ils ne possèdent pas la vérité. Eux aussi procèdent par approches successives. Les théories se nourrissent les unes les autres, permettant une évolution et un enrichissement de la pensée. Amis de la sagesse, les philosophes sont à la recherche d’une vérité dont ils savent bien qu’elle les dépasse.

    Les hommes de religion n’ont pas toujours la même retenue. Ils bénéficient d’un argument de poids : Dieu. Les religions révélées s’enracinent toutes dans un être unique, le Dieu monothéiste. Lui seul peut être dit la Vérité. Il est inévitable qu’il en résulte une certaine rigidité, puisqu’il n’est pas possible de dissocier Dieu de la Vérité. Pourtant on retrouve parfois de l’intolérance chez certains polythéistes, la religion devenant un rempart identitaire, avec une façon propre d’aborder le problème de la vérité, serait-ce par mode de défense.

     

    Nul n’ira prétendre que le Dieu des monothéistes soit soumis à variation.

    S’il est un être stable, c’est bien lui.

    Il est à la source de toute vie, il est le fondement de tout être et de toute création.

    Introduire une quelconque relativité en Dieu ruine l’idée que nous nous en faisons.

    Dieu ne peut être que le roc sur lequel les hommes et les choses sont établis.

    Nous distinguons pourtant entre les fondamentalistes et les autres. Cela signifie-t-il que Dieu soit relatif pour les uns et absolu pour les autres ?

    Que Dieu demeure éternellement celui qui peut dire «je suis celui qui est» n’empêche pas que les hommes, dans la finitude de leur condition et la myopie de leur regard, ne le découvrent que progressivement. Dieu ne change pas, la connaissance que chacun de nous en a est susceptible de progrès et d’approfondissement.

    L’intégriste est celui qui refuse que la découverte de Dieu puisse avoir une histoire pour lui et pour ses contemporains comme elle en a eu une dans le passé. Il s’enferme dans une lecture étroite de la «lettre», sans se rendre compte que son attitude est déjà une interprétation de cette «lettre», comme si Dieu pouvait être enfermé dans la «lettre» !

    Puisque Dieu est au cœur du débat et qu’il y va de choix fondamentaux, l’intégriste affirme que ce qu’il croit, et cela seulement, est LA VERITE. Tout débat se trouve exclu et tous les conflits deviennent possibles. Nous en avons la douloureuse expérience.

     

    Ces intégristes sont-ils si loin du mal qu’ils veulent dénoncer, le relativisme ?

    En prétendant être seuls fidèles à Dieu, ils érigent en vérité absolue ce qui n’est que leur opinion, avec toute la passion et l’affectivité qui sont de mise en pareille matière. En cela ils rejoignent tous les relativistes de la terre, qui n’ont d’autre critère de vérité que ce qui les arrange et qui correspond à leur inclination : religions et syncrétismes qui sont proposés au choix des consommateurs religieux potentiels.

    Le seul critère est finalement celui de la subjectivité, voire du plaisir et du caprice.

     

    La vérité, elle, est à la fois plus exigeante et plus modeste.

    Plus modeste, car elle est l’objet d’une recherche autant que d’une affirmation.

    Plus exigeante, parce qu’elle demande à celui qui la désire de se laisser enseigner.

    La vérité n’appartient à personne d’autre qu’à Dieu. Nul homme ne peut avoir la prétention de se dire le véritable interprête de ce que l’Ecriture nous livre.

    La vérité se reçoit de Celui qui est La Vérité d’une façon tellement insurpassable que nous ne pouvons que la rechercher sans pouvoir jamais l’atteindre dans sa racine.

    La connaissance de la Vérité totale n’est possible qu’à celui qui voit Dieu.

    Fr. André LENDGER

    « 30 novembre 1997 - L’appel.14 décembre 1997- La création, une œuvre de Dieu. »

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