• 31 août 1997 - Guérir.

    Guérir.

    Qui ne le désire, dès lors qu'il est atteint par un mal ?

    La maladie et la souffrance, quelles qu'elles soient et quelle qu'en soit l'origine, entretiennent des rapports obscurs et étroits avec ce que nous appelons "le mal".

    Elles n'en sont qu'un aspect, le plus visible et le plus immédiatement accessible.

    Si quelqu'un souffre, nous considérons souvent qu'il est atteint par le mal qui rôde autour de nous, un mal sournois, insaisissable, dont nous sommes les victimes.

    La maladie peut-elle se résumer à l'atteinte du corps par des agents pathogènes, microbes ou virus? Pour beaucoup, ce type d'explication, uniquement rationnel, ne suffit pas

    Ils estiment souffrir de maux aux ramifications complexes, dont l'origine sinon la manifestation, ne peut qu'échapper à la perspicacité de la médecine. S'ils sont souffrants dans leur corps, eux et leur entourage supposent que la source est à chercher ailleurs, du côté du Mal, du Malin et de toutes les forces mauvaises en oeuvre dans l'univers.

    Or un tel mal se joue de toute approche humaine. Il a des racines spirituelles et ne peut être affronté que dans un combat situé à ce niveau.

    C'est la raison pour laquelle tous les hommes, dans toutes les civilisations, ont cherché la guérison en associant la médication à des cérémonies rituelles et religieuses destinées à chasser le mal en réintégrant le malade dans l'harmonie sociale et cosmique.

    Nos civilisations contemporaines n'échappent pas à cette démarche comme en témoignent le foisonnement des groupes et sectes qui se constituent autour de la guérison. A quoi il faut ajouter les innombrables guérisseurs, médiums, sorciers, voyantes... qui ont, croient avoir ou s'attribuent des pouvoirs particuliers en la matière.

    La médecine, avec toute sa technique, est loin de convaincre de sa totale efficacité.

    Elle ne répond que partiellement à la question que beaucoup se posent sur la relation entre la maladie, la souffrance et le mal spirituel. Elle ne connaît trop souvent que la dimension biologique de l'homme, alors que celui-ci se sent atteint. dans son être profond.

    Le malade, et spécialement celui qui est en état de souffrance psychique ou celui qui se sent submergé par des forces obscures, recherche une voie de guérison complémentaire ou de substitution, qui établisse une relation entre ce qu'il vit et le mal qui domine le monde.

    Des paroles et des gestes qui rétablissent la paix pourront contribuer à la guérison. Ceci ne peut pas étonner dès lors qu'on sait le rapport étroit entre les maladies, les

    événements de la vie antérieure et l'environnement actuel de la personne souffrante, souvent trop fragile pour remonter aux sources de ses angoisses et les maîtriser,

    La guérison est, le plus souvent, affaire de médecine et parfois de spécialistes. Elle est toujours -ou presque -affaire de combat spirituel.

    C'est dans ce cadre qu'il convient de situer les guérisons opérées par Jésus.

    Jésus guérissait le corps, mais il le faisait en réintroduisant le malade dans la paix avec lui-même et avec la société qui en avait souvent fait un exclu. La guérison était opérée dans la foi, dans la reconnaissance de la tendresse de Dieu venu réconcilier et pardonner.

    Les guérisons de Jésus étaient obtenues par le coeur, le sien et celui des souffrants. Le corps guéri ne l'était que parce que le cœur l'avait été.

    Jésus ne guérissait pas une maladie. Il guérissait une personne.

    C'est l'être dans sa racine, dans ce qu'il a de plus fondamental, qui se trouvait guéri. N'est-ce pas le cœur du malade qui demande à être guéri autant que son corps?

    La maladie pourra continuer son chemin; la guérison de l'âme, si elle est donnée, permettra de vivre et de mourir avec un cœur réconcilié.

    Nous désirons des guérisons-miracle et de spectaculaires expulsions de démons.

    Il nous est proposé une guérison de l'être, du fond de l'âme, pur don gratuit, dont rien ne nous assure qu'elle ne laissera pas le corps et l'esprit dans la détresse, comme en témoigne Thérèse de l'Enfant-Jésus, une sainte confrontée au silence de Dieu.

    Nous voudrions une condition humaine délivrée du mal.

    On ne guérit pas d'être homme.

    fr. André LENDGER

     

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