• 27/02/1994 - L'ONU a fait de la famille le thème de l'année internationale.

    Le pape Jean-Paul II vient d'écrire aux familles.

    Les associations se mobilisent un peu partout autour de ce thème.

     

    Si l'on en parle ainsi, c'est que la famille est malade et traverse une crise d'identité

    .

    Un peu partout les familles se composent, se décomposent, se recomposent, se disloquent,  selon des schémas toujours nouveaux.

    Est-ce à dire que le concept de la famille ait vécu ?

    Beaucoup de jeunes rêvent de fonder une vraie famille, une famille traditionnelle, celle qu'ils n'ont peut-être jamais connue.

    Pourront-ils réaliser leur projet ?

     

    La vie sociale ne favorise pas le développement des familles :

                - elle l'entrave par les difficultés économiques, le chômage, le manque de logements, la précarité de bien des situations humaines.

                - elle pousse à une mobilité voisine de l'instabilité.

                - elle privilégie les loisirs célibataires.

                - elle développe, par les moyens audio-visuels, un imaginaire social et émotif que la vie concrète ne peut pas combler, et réduit au silence les couples les mieux disposés au dialogue.

     

    Des changements culturels s'interposent entre le modèle idéal dont on parle - avec  sa charge traditionnelle - et la réalité qu'on s'apprête à vivre.

    L'amour, la fidélité, le désir de vie commune, la volonté de dialogue, sont les exigences autour desquels se construit toute famille, aujourd'hui comme hier.

    Mais ces notions revêtent une coloration différente, marquées par une nouvelle appréhension de la liberté, de l'épanouissement de soi, de la fidélité, de la capacité à affronter et à assumer les épreuves et l'adversité.

    La générosité, le don de soi, ne sont pas en cause, car les nouvelles générations n'en manquent pas plus que les précédentes.

    Mais elles s'expriment dans un contexte social différent, selon un type de relations humaines sans précédent par leur multiplicité et leur fragilité.

     

    Si la famille est, comme le disent les chrétiens, la base de la structure sociale, les difficultés - tant sociales, politiques et économiques que culturelles et affectives - auxquelles se heurte aujourd'hui le schéma "père - mère - enfants" doivent être prises en considération, faute de quoi la dérive des familles est assurée.

    On ne peut pas se contenter de parler de la famille comme d'un idéal que les conditions de vie rendraient à tout jamais inaccessible.

    Il faut donner à la famille des chances de réussir, la rendre possible

    .

    Des efforts sociaux et économiques sont nécessaires, mais ils ne suffiront pas.

    Les efforts moraux, voire les rappels à l'ordre spirituels eux-mêmes ne suffiront pas puisque la crise de la famille est liée à une crise de société qui engendre elle-même une crise culturelle.

     

    Il s'agit pourtant bien d'un problème spirituel majeur.

    Il est un des points d'application privilégié de la place de l'homme dans le monde et dans la société :

                - si la personne humaine n'est destinée qu'à servir les rouages économiques, laissons les hommes se faire écraser et mutiler, comme nous avons fait avec la nature pendant des décennies. La famille n'est alors qu'une superstructure inutile.

                - si au contraire nous estimons que chaque personne humaine a un destin spirituel, nous devons le proclamer haut et fort, non pour faire la morale à ceux qui ont du mal à suivre, mais pour ré humaniser notre société, faire de l'homme son centre et sa raison d'être, et rendre possible l'épanouissement de chaque personne humaine. La famille alors retrouvera naturellement sa place.

     

    Nous pourrions appeler cela une écologie de la famille

    fr. André LENDGER

    « 20/02/1994 - Ultimatum à Sarajevo. Rendez les armes.01/01/1995 - L'année, endeuillée par des conflits d'une rare barbarie »

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :