• 26/11/1995 - "Pourquoi Dieu permet-il une telle souffrance ?"

     

    "Pourquoi Dieu permet-il une telle souffrance ?"

     

    Question sans cesse ressassée par des hommes et des femmes sur leurs lits de douleur ou piégés dans des situations humaines inextricables.

     

    Question à laquelle il n'est pas de réponse.

     

     

     

    Dieu ne veut pas la souffrance.. Dieu ne veut pas le sang versé.

     

    Il a créé l'homme pour le bonheur, non pour le malheur.

     

    Il l'a créé par amour et pour que l'homme vive de cet amour.

     

    Comment et pourquoi les hommes en sont-ils réduits à souffrir et à s'entretuer ?

     

    La question n'a cessé de hanter l'esprit humain : comment et pourquoi un Dieu, qui ne peut être que bon, a-t-il pu laisser le mal envahir sa création jusqu'à la défigurer ?

     

    Des histoires, des contes, des mythes, ont tenté de rendre compte de l'insoutenable.

     

    On se borne souvent à dire que la souffrance, le mal et la mort trouveraient leur origine dans ce que nous appelons le "péché originel" commis par Adam et Eve.

     

    Simple hypothèse ? Réalité historique ? Fable infantile ?

     

    Le récit de la Genèse ne prétend pas donner une explication au problème du mal.

     

    Il est né de la réflexion des hommes sur l'expérience de leur condition tragique. Ils ont cherché à en rendre compte sous la forme d'un récit, sans souci historique.

     

    Si l'on tenait que le péché d'Adam est l'origine du mal, on serait conduit à dire que le mal est une punition de Dieu et que Dieu est un juge irascible et implacable.

     

    Mais si l'on comprend que ce récit est le fruit d'une méditation de l'homme sur sa condition, sans prétention théorique mais avec une profondeur qui n'a pas d'égal, nous sommes conduits à donner au mal une signification autre qu'une punition divine.

     

     

     

    Le mal, la souffrance et la mort n'ont aucun sens. Il ne mènent qu'au néant.

     

    Dieu n'a pas pu les vouloir.

     

    Au contraire Dieu leur a opposé un refus tel qu'Il s'y est livré en la personne de Jésus, pour engager avec nous et en nous, au coeur de notre être, le combat contre le mal.

     

    De la souffrance et de la mort de Jésus a jailli la victoire de la Vie.

     

    La souffrance, le mal et la mort se retournent en promesse de vie

     

     

     

    Cette promesse nous délivre plusieurs messages :

     

                - Nous ne pouvons pas éviter la déchirure de la souffrance (qu'elle soit physique ou psychologique) et de la mort. Nous ne pouvons que les accueillir quand elles surviennent, comme un passage obligé, si scandaleux soit-il.

     

                - "Accueillir" la souffrance cela ne signifie pas que nous devions y être soumis comme des victimes passives et consentantes. Mais puisque nous ne pouvons pas ne pas subir sa dictature, puissions-nous avoir assez de force pour la circonscrire, la dominer et l'étouffer sous le poids de l'espérance.

     

                - Garder l'espérance, même au plus profond de nos ténèbres. Le Christ ne fera sans doute pas un miracle pour nous sauver d'un mal imminent ou d'une souffrance intolérable (cette sorte de "salut" est affaire des hommes). Mais Il est au cœur de notre souffrance et de nos ténèbres. L'Homme sur la Croix nous habite. Il vit notre passion. "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi"... jusque dans ma propre déréliction.

     

                - Nous n'avons jamais le droit de faire souffrir un frère humain au nom du Dieu de Vie. Or aucune attitude n'est plus difficile que l'acceptation de la différence dans un domaine, la foi, où les passions sont d'autant plus fortes qu'elles engagent les orientations les plus radicales de notre existence. Nous ne pouvons que croire, avec une marge d'incertitude. Même si nous étions sûrs, la vérité ne s'assène pas, elle se découvre.

     

                - On ne peut pas justifier la souffrance au nom de Dieu en disant : "c'est Dieu qui l'a voulu" ou "Dieu t'envoie cette épreuve", ou "Dieu te punit"... Nous n'avons pas besoin de Dieu pour nous mettre dans l'épreuve. Mais si nous y sommes, Dieu est concerné. Non qu'il soit la cause de notre mal. Au contraire, Il est à nos côtés et lutte avec nous.

     

     

     

    Pourquoi Dieu permet-il... ? disons-nous souvent.

     

    Ne devrions-nous pas plutôt dire : pourquoi l'homme se plaît-il à la violence, à la haine, à l'injustice, au machiavélisme, pourquoi s'ingénie-t-il à faire souffrir les autres ?

     

    Dieu, du haut de la croix de Jésus, ne prend pas Son parti de notre souffrance.

     

    Il la vit, Lui qui l'a déjà  subie. Il la porte et la partage au plus profond de Lui-même.

     

    Il promet qu'au terme se tient l'entrée dans la Vie

    fr. André LENDGER

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