• 21/01/1996 - Mourir. François Mitterand est entré dans la mort.

     

    Mourir.

     

    François Mitterand  est entré dans la mort avec, semble-t-il, courage, lucidité et sérénité, ayant accompli la course de sa vie, rempli son destin et fait la paix avec les siens.

     

    Pas de précipitation, pas de soins intempestifs, la détermination consciente et volontaire, l'attente patiente de ce qui serait le terme.

     

     

     

    Cette mort ressemble à celle de M. Tout-le-Monde et, grâce à cela, elle peut nous aider à cerner d'un peu plus près le mystère de toute mort.

     

    Elle nous éloigne des agonies prolongées à plaisir de tant d'hommes politiques.

     

    De plus François Mitterand s'est longuement interrogé sur la mort, nous a livré quelques pensées sur la question qui peuvent nous aider à nourrir notre méditation.

     

     

     

    "La naissance et la mort sont les deux ailes du temps"

     

    Cette pensée de François Mitterand nous introduit au cœur du problème : il est vain, il est faux, il est suicidaire même, de vouloir éluder la question de la mort.

     

    Refuser la question de la mort, c'est refuser la vie.

     

    La vie perd tout sens et toute saveur, si on veut la priver de la mort.

     

    Refuser la question de la mort, c'est paradoxalement vivre comme un "déjà-mort". C'est vivre en aveugle. La mort, en effet, laisse sa trace sur chacun de nos actes.

     

    La valeur de nos actes humains ne dépend pas des seules règles de la morale sociale, mais du projet intérieur informulé qui est le nôtre. Or ce projet a à voir avec la mort.

     

    C'est face à la mort que nos actes acquièrent leur sens et leur poids.

     

    Seule la mort est la mesure adéquate au nécessaire dépassement de nous-mêmes.

     

    "Comment l'homme irait-il au bout de sa recherche s'il ignorait cette dimension (la dimension de la mort) , ajoutait François Mitterand.

     

     

     

    Ce qui est vrai pour un homme au bord de la foi, qui n'a jamais réussi à faire le pas décisif et à entrer dans le mystère, est encore vrai pour le croyant.

     

    La mort n'a plus, pour ce dernier, le visage de la faucheuse aveugle qui vient couper les fils de la vie, qui se plaît à dessécher les âmes et à les livrer à un néant glauque.

     

    La mort n'est pas en nous le néant mais, cachée dans les replis de nos existences sensibles, elle est la Vie qui nous sera donnée en plénitude. C'est ce que pressentait François Mitterand : "N'y a-t-il pas en l'homme une part d'éternité, quelque chose que la mort met au monde, fait naître ailleurs ?"

     

    Une telle vision de la mort et de la vie, de la mort au plus intime de la vie, peut sembler un privilège, un confort, la protection la meilleure contre l'angoisse.

     

    Simple vue de l'esprit : la mort ne s'apprivoise pas au point qu'on n'ait plus rien à en craindre, serait-ce parce qu'elle implique le simple fait "de ne plus vivre".

     

    Peut-être même est-il plus facile de mourir en sage agnostique, résigné dans sa raison, qu'en croyant, pour qui la Croix, et donc la mort, reste objet de scandale.

     

    Quel croyant n'est pas amené à méditer sur la Passion du Seigneur, ce moment unique où Dieu, le Vivant, a été vaincu par la puissance du néant... pour mieux la vaincre ?

     

    Soit ! mais la Passion a été et reste un exemple, celui de la lutte pour la vie.

     

    La vie est permanente victoire sur la mort. Elle tire son goût de ce combat sans fin.

     

    Le croyant qui meurt dans la paix n'est pas celui qui ne s'est pas battu avec la mort, mais celui qui fait confiance au Fils de l'Homme, sorti vainqueur du combat décisif.

     

     

     

    Comme notre monde contemporain semble loin de ces préoccupations !

     

    "Jamais peut-être le rapport à la mort n'a été si pauvre qu'en ces temps de sécheresse spirituelle où les hommes, pressés d'exister, paraissent éluder le mystère. Ils ignorent qu'ils tarissent ainsi le goût de vivre d'une source essentielle".

     

    Certains mouvements spirituels semblent contredire ce constat de François Mitterand. Mais ces mouvements apparaissent plus comme des refuges que comme des lieux de combat et de questions : réincarnation, sectes et pseudo-révélations.

     

    En vérité nous sommes dans un monde qui cache la mort.

     

    Pourtant jamais une société n'a fait autant étalage, par médias interposés, de tant de morts des guerres et des massacres. Morts anonymes. Morts qui ne sont pas les nôtres. Mort qui n'est pas la nôtre et nous détourne encore un peu plus du sens de notre vie.

     

    Nous appartenons et nous contribuons à édifier une société qui suinte la mort (une société "mortifère", comme dit Jean-Paul II) et se garde bien de jamais la regarder en face !

     

    Redonner sa place à la mort, pour que vive un monde nouveau !

    fr. André LENDGER

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 16 Novembre 2016 à 08:13
    FRANÇOIS MITTERRAND, RÉINCARNATION DU PHARAON SÉTHI 1er OEUVRAIT POUR LE MESSIE :.
    sethy1.free.fr


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