• 17/03/1991 - L'excision en procès.

    L'excision jugée et condamnée.

     

    Le jugement rendu comble un vide juridique.

    La justice civile est sauve.

    Mais est-elle la seule justice ?

    Le jugement rendu répond-il à tous les éléments du problème ?

     

    Un malaise se dégage d'un débat où des personnes ont été condamnées au nom de l'opposition entre une loi française qu'ils ignoraient plus ou moins et une pratique coutumière de leur pays d'origine à laquelle ils s'étaient soumis.

    Plusieurs facteurs, parfois contradictoires, entrent dans ce procès :

                - rejet de la pratique de l'excision au nom de la défense de la personne humaine dans son intégrité

                -  défense des droits des enfants que de telles pratiques mutilent à vie.

                -  respect des traditions de chaque peuple.

                - besoin des personnes venant d'autre continents de conserver leurs traditions, parfois seuls phénomènes culturels. C'est, pour eux, une question d'identité.

     

    Le jugement émis à l'issue de ce procès clôt l'aspect juridique de la question. La publicité donnée à l'affaire fera connaître les risques désormais encourus par ceux qui continueront de pratiquer l'excision.

    Le problème culturel, lui, demeure intact. Nous sommes en effet à une époque où chaque peuple, et même chaque région, lutte pour le droit à son existence originale avec ses traditions et sa culture.

    Existe-t-il des chances, dans un tel contexte, pour que la  pratique de l'excision disparaisse partout, et même chez nous, pour la seule raison qu'elle n'est pas tolérée dans nos pays occidentaux ? Certains, s'ils le peuvent, hésiteront-ils à retourner dans leur pays d'origine faire exciser leurs enfants, même dans les pires conditions ?

     

    Quelle justice

     appliquer en pareille matière ? Seulement la justice légale et répressive ? S'il en était ainsi, nous serions nous aussi condamnés. N'avons-nous pas nous-mêmes nos "excisions" et nos "exciseurs" ? Que dire de tous ceux qui naissent "ratés" par notre faute, excisés psychologiquement et spirituellement ? Nous qui sommes à l'abri de toute excision charnelle, sommes-nous aussi libérés que nous le prétendons ? Au nom du plaisir auquel ne peuvent prétendre les excisées (et il faut affirmer que c'est une amputation grave), que ne faisons-nous pas ?

    L'application de la loi - absolument nécessaire - suffit-elle à la justice ?

     

    Une autre voie de justice s'impose : le DEVELOPPEMENT POUR TOUS.

                - développement économique

    . La pauvreté, surtout lorsqu'elle atteint le stade de la misère, ne favorise pas la vie de l'esprit. Chacun a la spiritualité de sa richesse. Ceci vaut aussi bien pour le tiers-monde que pour  notre quart-monde.

                - développement culturel

    . L'ignorance laisse le champ libre à toutes les superstitions et à tous les obscurantismes. La baisse du niveau culturel dans nos pays occidentaux est aussi alarmante que son bas niveau dans les pays sous-développés (chez lesquels nous avons d'ailleurs anéanti la culture originale). Les aberrations spirituelles occidentales n'ont rien à envier aux traditions primitives.

     

    Des hommes et des femmes ont obéi à leur conscience.

    Leur conscience était peut-être prisonnière de leur pauvreté et de leurs coutumes ancestrales,... comme la nôtre l'est  de notre richesse et de notre perte du sens.

    La libération de la conscience de l'homme ne s'obtient pas dans les prisons, mais dans la conversion des esprits et des cœurs.

     

    Les chrétiens doivent le redire : seul le Christ libère et seul il rend juste.

    Là commence notre tâche missionnaire :

                annoncer et faire advenir la Justice et la Libération d'En-Haut.

     

    fr. André LENDGER

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