• 03/03/1991 - Souffrir pourquoi ? Question sans réponse.

    Question qui ne cesse de tarauder les vivants.

     

    Peu d'hommes échappent à la question.

    Ceux qui y échappent

                - ou bien sont tellement submergés par leur misère qu'ils ne sont plus en état de mesurer leur peine,

                - ou bien n'aspirent à rien, ronronnent, vivent comme des végétaux.

     

    Il n'est pas sûr que derrière nos rêves de vacances paradisiaques, de confort cossu, de vie sans risques, ne se cache pas une crainte de nous cacher même la possibilité de la souffrance.

    Nous sommes écartelés entre les sécurités tous azimuts que la société nous promet , et l'expérience que chaque pas en avant coûte.

     

    La souffrance du corps est celle dont nous voudrions être absolument protégés.

    Faute de pouvoir nous guérir à tout coup, la médecine s'engage à soulager nos douleurs et à les rendre supportables.

    D'autres médecines s'emploient à alléger le poids de nos inquiétudes ou de nos malfaçons psychologiques ou affectives.

    Les souffrances du cœur, elles, n'ont guère trouvé leur médecine.

    Sans doute est-ce une des raisons pour lesquelles notre quête de l'apaisement fait fleurir et prospérer nombre de professions parallèles telles que les astrologues, les guérisseurs,...

    Le paradis, même imaginaire, à n'importe quel prix, par n'importe quel moyen, fut-il lié à notre auto-destruction comme la drogue.

    La religion elle-même, si officielle soit-elle, a-t-elle jamais manqué d'être utilisée comme un narcotique ?

     

    Nous ne sommes pas faits pour la souffrance.

    La volonté d'échapper à la souffrance est un réflexe sain.

    Mais pas par n'importe quel moyen, aliénant ou mutilant.

    Lorsqu'elle survient, souvent à l'improviste, il faut pouvoir s'y mesurer, la prendre en charge en toute lucidité pour l'assumer et la dépasser.

                Sans se laisser écraser ni anéantir.

     

    Tout homme  se trouve dans cette situation paradoxale

                où il sait qu'il ne peut pas être épargné par toute souffrance,

                et où il est nécessaire qu'il fasse tout ce qu'il peut pour y échapper ou ne pas en être asphyxié.

    Il en résulte une course où nous savons que nous avons perdu d'avance, car la souffrance nous rejoindra.

    Alors se posera la question : comment réagirons-nous ?

                question à laquelle il est vain d'être assuré de donner la réponse adéquate aussi longtemps que le mal ne nous a pas atteint.

                question à laquelle nous ne pouvons éviter de nous préparer.

     

    Assaillis soudainement pas la souffrance, beaucoup d'hommes, comprenant qu'ils ne pouvaient plus l'éviter, l'ont utilisée comme un moyen puissant pour se découvrir créateurs : d'oeuvres, de foi, de sens.

    A la suite du Christ et en lui, ils entrent dans leur souffrance et dans leur mort non sans frayeur. De leur "obéissance" jaillit la vie.

     

    fr. André Lendger

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