• 15 mars 1998 - La puissance du mal.

    La puissance du mal.

    Elle semble parfois sans limite.

    Au point qu’on s’y croit soumis sans pouvoir résister.

     

    Le mal est là ! Il fait la « Une » de la presse à peu près chaque jour, que ce soit dans les nouvelles locales ou dans les nouvelles du monde entier.

    Le mal est également présent en chacun de nous, qui faisons le mal quand nous voudrions faire le bien et qui subissons nombre de maux dans nos vies personnelles.

    Nul ne peut échapper au mal. Le mal demeure parfois la seule réalité palpable.

    Les horreurs du passé se reproduisent aujourd’hui avec la même laideur, comme si l’homme était voué inexorablement au malheur.

    Même si un sommet a été atteint avec la Shoah, le mal est insupportable, quelle qu’en soit la nature, chaque fois qu’une personne y est immergée au point de se noyer.

    Pas d’issue. Pour les uns ce fut la haute cheminée d’Auschwitz, pour d’autres ce sera la mort lente dans la faim du désert, pour d’autres encore la relégation au fond d’une prison ou dans un hôpital psychiatrique par un trop-plein de souffrance.

    Le mal prend figure de fatalité.

     

    Nous prêtons au mal le visage du Satan.

    Nous évoquons le machiavélisme des grands tyrans, et nous identifions leurs folies à l’œuvre de celui que nous appelons le « Prince de ce Monde ».

    Qui d’autre, en effet, a intérêt à dresser les hommes les uns contre les autres, à rendre inaccessible la foi en faisant croire qu’il n’y a pas de salut ?

    On en vient à penser que c’est Satan qui a pris possession des chefs, embrouillé le jugement des foules, et favorisé les pires atrocités par la fascination d’un regard et d’une voix.

    On ne peut exclure le côté démoniaque des cauchemars du passé, car ces événements sont bien dans la ligne de tout ce qui nous est dit sur l’expérience qu’ont les hommes du Satan.

    Mais s’en tenir à cette seule explication revient à évacuer les culpabilités humaines.

    « Satan a été le plus fort et nous ne pouvions rien contre lui », dira-t-on !

    Mais si Satan est entré, il a bien fallu qu’il trouve une porte ouverte. Ceux qui lui ont permis d’entrer ont bouché leurs yeux et leurs oreilles à la lumière de Dieu et au cri de l’homme torturé. Ils ont trouvé plaisir au malheur des autres et ont cru s’en sortir triomphants.

    Nous ne pouvons pas récuser notre responsabilité, personnelle et collective dans le mal que nous voyons se dérouler dans le monde. Satan ne peut rien sans nous

     

    Ce qui vaut pour le monde vaut aussi pour nous. Bien souvent nous invoquons des envoûtements ou des possessions pour justifier nos comportements irrationnels.

    « J’ai été poussé à faire ceci ou cela ! »

    Il est peut-être des cas où cela est vrai. Mais ne confondons pas pulsion et possession.

    Le danger de ce genre de raisonnement est de nous excuser du mal que nous faisons et de nous dégager de toute responsabilité. Il n’y a plus qu’à recommencer.

    Ce ne sont pourtant pas les raisons qui manquent à nos faiblesses. Trop souvent elles ont nom les mauvais traitements et les rejets subis dans l’enfance, la violence ou l’alcoolisme des parents… C’est en prenant conscience de ces engrenages humains, qu’on voudrait faire passer pour des possessions mais qui n’en sont pas, que nous faisons reculer le démon.

    Manifestons notre maîtrise sur nous-mêmes et notre capacité à lutter et à vaincre.

    Refusons d’attribuer au démon ce qui ne lui appartient pas, nous l’empêcherons d’agir. Tout expliquer par le démon revient à lui ouvrir toutes grandes les portes de nos vies.

     

    Dans un temps comme le nôtre où règne la confusion entre les âges et les sexes jusqu’au sein d’une même famille, il est indispensable de rétablir de l’objectivité.

    Ce n’est pas le diable qui bat, tue ou viole, mais bien nous-mêmes.

    Avec lucidité, les adultes que nous sommes ont à réapprendre la loi des rapports humains et à s’efforcer de la respecter, avec la liberté limitée qui est propre à chacun.

    A l’heure où la jeunesse est en mal d’être, aux adultes de ne pas trouver de faux-fuyants

    La liberté est un don. Apprenons à la cultiver. Nous en sommes responsables.

    Ayons le courage de nos actes : nous vaincrons le mal.

    Fr. André LENDGER, alendger@runtel.fr

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