• 10 Novembre 1996 - Zaïre - Rwanda.

    Zaïre - Rwanda.

    Tragédies humanitaires et entraide internationale.

    Urgence et lenteur.

     

    Des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, se trouvent une nouvelle fois pris au piège de la guerre, condamnés aux pires conditions d'existence, sans hygiène et sous la menace d'épidémies mortelles.

    La survie de plus d'un million de personnes serait, nous dit-on, une question de jours.

    Les chefs d'Etat se téléphonent et se rencontrent, les chancelleries échangent leurs informations et leurs points de vue.

    L'aide d'urgence tarde. Suffit-il encore de parler d'aide d'urgence et de couloirs humanitaires ?

    La communauté internationale a assisté, passive, à la montée de cette violence sans vouloir ou pouvoir aider à la solution des problèmes politiques à la source du conflit.

    Est-il acceptable de laisser pourrir une situation où se font face la force et la violence ?

    N'est-ce pas se rendre complice, sinon responsable, d'un nouveau génocide qui n'en aura pas le nom parce que nous aurons simplement laissé les victimes mourir d'épidémie ?

    Assassinat indirect qui permet de garder les mains propres... en apparence.

    L'impuissance des grandes nations à s'engager ensemble, au nom de l'humanité, dans cette tragédie laisse la porte ouverte à de nouvelles violences.

    La tâche,il est vrai, n'est pas facile puisqu'il s'agit de faire pression et de montrer sa force sans l'utiliser, et d'éviter de s'ingérer dans les affaires intérieures des pays concernés, au risque d'exacerber leur susceptibilité.

    Mais si rien n'est fait, l'instabilité risque de se généraliser et de se perpétuer.

    Aujourd'hui la victoire pour les uns et la peur pour les autres.

    Qui empêchera que demain la peur se mue en haine et en désir de vengeance ? Il y aura toujours quelqu'un pour fournir les armes et financer une revanche sanglante.

     

    Les hommes ne peuvent-ils se passer de violence pour régler leurs problèmes ?

    Il en est ainsi depuis toujours. Il en sera ainsi tant que les hommes n'auront pas compris que la force ne résout que temporairement les problèmes. Seul le dialogue !

    Mais la violence à laquelle nous assistons impuissants n'est pas le fruit du hasard.

    Les pays de l'Est africain, très peuplés, sont en déséquilibre ethnique, économique et politique, soumis à des régimes aux libertés restreintes où une ethnie domine l'autre.

    Ces pays ont vécu la colonisation et figurent parmi les pays sous-développés.

    Pauvreté, exclusions raciales réciproques favorisent la violence.

    Toutes les forces d'interposition militaire et l'aide humanitaire ne seront qu'un baume superficiel aussi longtemps que le développement et les structures politiques assurant un équilibre entre les différentes ethnies n'auront pas été restaurés. Travail de longue haleine !

    Majorité hutue et minorité tutsie sont condamnées à vivre ensemble.

    Les aider à sortir de la crise, c'est redonner confiance  aux uns et aux autres, exorciser les peurs réciproques et permettre la convivialité.

     

    Toutes les forces spirituelles ont leur rôle à jouer dans de telles épreuves où la violence est non seulement cause, mais signe d'une grande souffrance.

    Les guerres crucifient le Christ et leurs victimes sont crucifiées avec lui.

    La paix doit être recherchée avec d'autant plus d'insistance que nous savons tous que la foi n'éteint pas les passions quand tout divise et oppose.

    La paix est un combat de tous les jours, un combat qui ne peut être mené seul.

    Les croyants que nous sommes se doivent de cheminer avec ces chrétiens hantés par la peur et la violence, partager ce qui peut l'être, dans une communion spirituelle efficace.

    L'humanitaire est nécessaire mais ne suffit pas, la prière est nécessaire mais ne suffit pas.

    Que faire ?

    Peut-être, humblement, combattre nos propres peurs et nos inclinations à la violence, sachant que les artisans de paix doivent commencer par donner vie à la paix en eux.

    La violence est contagieuse, devenons contagieux de paix.

    fr. André LENDGER

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