• 08/11/1992 - 1492. La Terre s'agrandit. Un Nouveau Monde est adjoint à l'Ancien.

    L'Ancien fait son affaire du Nouveau.

    Il s'empare de ses habitants et de ses biens.

     

    Des hommes ont découvert un nouveau continent.

    C'étaient des hommes audacieux et civilisés.

    Ils avaient été baptisés dans le Prince de la Paix.

    Ils ont pillé le pays, massacré les indigènes et réduit les survivants à l'esclavage.

                C'était hier.

     

    Aujourd'hui, nous n'avons plus de terres à découvrir sur notre planète.

    Nous ne désespérons cependant pas de découvrir d'autres terres habitées.

    Nous déployons des efforts considérables pour la recherche spatiale.

    Nous envoyons des messages à travers l'immensité sidérale dans l'espoir d'entrer en relation avec les habitants possibles d'une autre planète, terre lointaine et fraternelle.

    A l'avance nous savourons notre joie.

                Joie de ne pas être seuls dans l'infini des étoiles

                Joie de pouvoir étendre d'un coup notre cœur et notre pouvoir.

                Joie de nous savoir un havre de plus.

     

    Mais notre comportement moral sera-t-il à la hauteur de l'exploit technique?

    Il y a fort à parier que nous aurions, à l'égard des habitants de ces autres planètes, le même comportement que nous avons eu lors de la découverte de l'Amérique : brutalité, exploitation, esclavagisme. Nous éprouverions soudain le désir de posséder leurs richesses.

    En dépit des années-lumière.

    Les représentations imaginaires que nous nous donnons des habitants d'un autre monde nous renseignent sur notre état d'esprit : rapports de force dont l'homme sort vainqueur, l'homme seul modèle possible, l'homme couronnement de la création.

    L'homme n'a-t-il pas pour vocation de dominer la création, et donc d'explorer et d'acquérir la maîtrise de ce qu'il découvre ?

    N'est-il pas appelé à transmettre les valeurs qui lui semblent fondamentales ?

    Qui ne sait que la frontière est fragile entre la proposition et l'imposition des valeurs humaines ? Civilisation et colonisation ont souvent fait bon ménage.

    Les chrétiens, qui ont reçu mission d'annoncer la Bonne Nouvelle, savent bien que l'évangélisation ne s'est pas toujours faite avec les seules armes de la foi. Au nom de la Vérité, la tentation est toujours grande d'"aider" Dieu par des moyens qu'Il récuserait.

     

    Nous pensons être des sauveurs quand nous sommes des rapaces.

    A moins que l'explorateur se nomme François-Xavier ou Charles de Foucauld.

     

    Il est dans l'ordre des choses que ceux dont la civilisation est la plus avancée en matière technique, ceux dont la puissance économique est la plus développée et la plus efficace,... l'emportent et entraînent peu à peu les autres.

    Serait-il plus humain d'établir un cordon sanitaire autour des populations les plus "primitives", des culture et des religions païennes pour les protéger ? Elles deviendraient vite des pièces de musée et n'y gagneraient rien en liberté  ou dignité humaines.

    Que de civilisations n'avons-nous pas fait disparaître de la sorte !

    Ne devaient-elles pas disparaître ? Toutes les civilisations sont mortelles.

    Mais on peut regretter qu'elles meurent le plus souvent sous les coups de la soldatesque adverse.

    La mission des chrétiens n'était-elle pas de convertir le monde, et donc de faire disparaître les civilisations païennes ?

    Ce n'est que lorsque le mal a été fait que l'homme se rappelle qu'il est un être spirituel.

    fr. André LENDGER

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