• 08/01/1995 - Le prêtre, un homme en voie de disparition ?

     

    Le prêtre, un homme en voie de disparition ?

     

    Le prêtre, un homme dont la rareté suscite des interrogations.

     

     

     

    Quel chrétien n'est pas attentif à ce qu'on appelle la "crise des vocations" ?

     

    La question n'intéresse pas que la seule Eglise catholique.

     

    Elle concerne également les Eglises dites "séparées".

     

    Elle accompagne le développement de notre civilisation de technique et de  libéralisme partout dans le monde.

     

    Elle peut signifier, tel un signe avant-coureur, le déclin des grandes religions comme inspiratrices de l'équilibre des personnes et de la vie sociale et expliquer le raidissement intégriste de nombre de fidèles des unes et des autres.

     

     

     

    On impute volontiers la diminution de ce que nous appelons les "vocations" à des facteurs variés dont il importe de citer quelques uns :

     

     

     

                - l'évolution de la société vers un matérialisme triomphant qui ne laisse aucune place aux préoccupations spirituelles. On rejoint ici une des intuitions de Marx considérant l'inquiétude spirituelle comme une superstructure sociale due à l'état d'une civilisation en voie d'être dépassée.

     

    L'explication est insuffisante, car elle feint d'ignorer la requête religieuse qui se vérifie par l'explosion des sectes, par le développement de la magie... dans toutes les  couches de la population, même la plus instruite et la plus scientifique.

     

     

     

    - le manque de générosité des familles, parents et enfants confondus, refusant d'envisager une activité qui ne s'inscrive pas dans le monde. C'est oublier que nombre de familles désireraient avoir un enfant "consacré", et que nombre de jeunes manifestent un grand sens de la gratuité et de l'engagement  dans la vie de l'Eglise.

     

     

     

    - l'étouffement des grandes questions qui habitent le cœur de tout homme, la mort (soigneusement camouflée), le bonheur (ramené au niveau du plaisir), le sens de l'autre (réussir - socialement parlant - quoi qu'il en soit des autres).Camouflées derrière le masque idolâtrique de la technique, ces questions ne manquent pas de continuer d'interroger, quitte à réapparaître sous forme d'angoisse ou de névrose et à projeter ceux qui s'en croyaient protégés dans des cycles dépressifs.

     

     

     

    - la baisse de prestige du prêtre comme source de lumière dans la vie personnelle et dans la vie sociale, alors que naît un laïcat responsable. 

     

                C'est oublier que la "crise des vocations" est antérieure à la renaissance du laïcat et que le prêtre continue d'être perçu comme le personnage central de toute vie chrétienne, communautaire et eucharistique par essence.

     

                Quant à la baisse de prestige du prêtre, spécialement auprès de jeunes qui ne "se sentent" pas attirés par l'engagement sacerdotal ou religieux, elle est plutôt liée à l'attrait exercé auprès de chacun par les propositions du monde et des médias.

     

    Le manque de prêtres s'accompage du besoin impérieux de leur visibilité.

     

    Les laïcs assument de plus en plus des responsabilités importantes dans l'Eglise. Ils ne peuvent "remplacer" le prêtre. Vient un moment où celui-ci doit assurer une présence visible.

     

    A l'heure où le pape parcourt le monde et descend dans l'arène publique, le prêtre ne peut se confiner au fond de son église, derrière son autel.

     

    Quel attrait exercera le prêtre si demain, les enfants, les fiancés, les parents des baptisés... ne peuvent que l'apercevoir au cours de célébrations officielles ?

     

     

     

    Dieu a pris soin de venir en chair. Jésus côtoyait les gens qui pouvaient le voir et le toucher, il marchait et parlait, il savait sourire et pleurer, toucher les malades et embrasser les enfants, partager la table des pécheurs. Son humanité donnait de l'espérance à tous.

     

    S'il n'avait pas été cet homme sensible nous ne saurions pas que Dieu est venu illuminer notre vie et lui donner sens.

     

    Le prêtre est, à la suite de Jésus, le symbole sensible, proche et aimant de la présence  de Dieu à tous, porteur de tout ce que les hommes peuvent attendre de lui.

     

    La vocation, c'est entrer dans cette logique, accepter d'être signe et aimer.

    fr. André LENDGER

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