• Journée mondiale du refus de la misère. La pauvreté dans le monde. - 22 octobre 2000

    La terre est assez riche pour nourrir tous ses habitants et leur offrir une vie décente, mais tous n’ont pas un droit égal à bénéficier de ses largesses.

    Conflits, mauvaise gestion interne, enrichissement par la corruption, trafics en tous genres, détournement des richesses des Etats et des prêts consentis par les organismes inter-nationaux, structures sociales inégalitaires, sont responsables de la pauvreté dans le monde.

    Des actions sont entreprises pour sortir de cette situation. Certaines sont destinées à des personnes individuelles et d’autres à des collectivités nationales. Mais elles ne changent pas fondamentalement les causes humaines, locales ou internationales de la pauvreté. Aussi longtemps que des règles de morale internationale n’auront pas été mises en place et que la paix ne régnera pas, la misère ne disparaîtra pas. Le mal est toujours là, endémique.

    La misère est une épine dans la bonne conscience des pays riches. Car si leur richesse a été acquise en grande partie grâce au travail de leurs habitants, elle l’a été également grâce à leur domination politique et économique sur les pays pauvres. Leur réticence à partager a fait le reste. L’exemple du sida est éloquent : les malades des pays pauvres n’ont qu’à mourir.

     

    La pauvreté est un mal. Elle est une souffrance pour les pauvres et une injustice de la part des riches. La souffrance est évidente. L’injustice n’apparaît pas au premier regard.

    Les pauvres d’aujourd’hui sont ceux qui sont nés dans la pauvreté d’hier.

    Il existe, bien sûr, des exceptions. Mais elles restent des exceptions. Même les révolutions n’ont pas renversé totalement l’équilibre entre les riches et les pauvres. Même la colonisation n’a pas fait disparaître complètement les anciennes aristocraties locales.

    La pauvreté, comme la richesse, se transmet de génération en génération.

    C’est là un fait bien établi. Et un fait, en soi, ne comporte aucun caractère moral. Mais ce fait devient source de responsabilité morale dès lors qu’il parvient à la conscience. Cela est vrai des personnes ; cela vaut également pour les nations. Les pays riches ne peuvent demeurer indifférents à la misère des pays pauvres, résultat lui aussi d’un vieil héritage.

    On peut penser que si injustice il y a, elle est d’ordre naturel et qu’il n’y a pas lieu de s’en sentir moralement responsable. On peut penser au contraire qu’un meilleur partage rétablirait l’équilibre et que la morale demande aux riches de se dépouiller.

    Aucune de ces deux opinions, cependant, ne répond totalement à la situation. Certes la reproduction, génération après génération, de la pauvreté semble vouer à l’échec tout effort pour en sortir ; quant au partage des richesses, l’idée est vertueuse mais inefficace.

    La pauvreté est liée aux difficultés humaines et culturelles des familles et à l’histoire des nations ; les familles pauvres rencontrent souvent des difficultés dans la scolarité de leurs enfants et les échecs de ces derniers les vouent à l’exclusion sociale. Il en va de même pour les Etats qui peinent à franchir le pas de notre civilisation dominante et dominatrice.

    C’est dans le domaine culturel, sans aucun doute, qu’il convient d’intervenir.

     

    La culture, pour les personnes, ce n’est pas ce qu’on apprend à l’école. C’est tout un art de vivre, de penser, d’agir et de ressentir. Cela commence dès l’enfance, en famille. Cette base culturelle familiale permet à l’enfant d’accueillir ou non l’enseignement qui lui sera donné à l’école, de le faire sien et d’y prendre appui pour assurer sa place dans la société.

    Il en va de même pour les nations. Elles ne peuvent sortir de leur pauvreté, dans un monde auquel elles ne peuvent échapper, que par un difficile effort culturel, puisqu’il ne leur est pas possible de faire fi des coutumes du passé tout en essayant d’assimiler la culture dominante, puisque c’est elle qui conditionne la vie économique et politique de la planète.

    La justice qu’il nous faut rétablir sollicite notre effort dans un accueil, celui de la fréquentation et de l’amour des pauvres, pour en connaître, de l’intérieur, les valeurs culturelles. Car elles existent et elles ne demandent qu’à s’épanouir dans leur richesse et à revitaliser les valeurs des riches que nous sommes : elles sont simplement prisonnières de la misère. Faire reculer la pauvreté, cela veut dire faire route avec le pauvre, l’accueillir et en être accueilli, qu’il soit de notre pays ou de pays étrangers, dans un échange permanent.

     

    L’effort culturel et l’accueil sont la base de la disparition de la pauvreté dans le monde.

    Faute de quoi…                                                                          fr. André LENDGER

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