• 5 septembre 2004 Otages. Barbarie. Terrorisme.

    Les actions terroristes se multiplient, toutes plus odieuses les unes que les autres.

    Enlèvements, séquestrations, tortures se produisent partout, y compris dans nos pays dits civilisés. Les
    raisons peuvent varier. Il peut aussi bien s'agir de la défense ou de la propagation d'idéologies
    politiques ou religieuses par des hommes dont les forces sont insuffisantes pour se mesurer au combat.
    que des pressions exercées sur des prisonniers pour les abaisser et leur faire avouer ce qu'ils ne savent
    pas. Le procédé est partout le même, la prise en otage et la manipulation de personnes innocentes.

    Au départ du terrorisme, nous trouvons une opposition radicale entre les parties en conflit et
    une disproportion des forces telle qu'elle .interdit toute confrontation. Les exemples palestinien et
    irakien suffisent à comprendre qu'une résistance militaire frontale est impossible. Faute de trouver des
    solutions politiques viables, le combat ne peut que .. se transporter sur des actions spectaculaires, serait-
    ce pour rappeler à l'ensemble des nations que le problème n'est pas résolu et que, aussi longtemps
    qu'il ne l'aura pas été, une menace continuera de planer sur tous, impalpable et meurtrière.

    Dans aucun cas, il ne s'agit de problèmes de frontières ou du désir de vaincre une autre
    nation. il s'agit de questions politiques entre des communautés vivant sur un même territoire, ou bien
    de questions concemant l'avenir de l'Irak, pays en convulsion, occupé par une puissance étrangère,
    devenu l'épicentre des mouvements extrémistes musulmans en réaction contre la domination des
    nations occidentales. De telles questions ne seront résolues par aucune victoire militaire.

    Les données du problème du terrorisme sont telles que rien ne permet de penser que cette
    forme de violence soit près de s'arrêter. Ceux qui se battent ainsi ne se font aucune illusion sur leur
    capacité à renverser la situation en leur faveur, leurs forces étant trop faibles. Mais ils peuvent compter
    sur la peur qu'ils répandent dans la population des pays auxquels ils s'opposent pour infléchir la
    politique de ses gouvernants. La peur est l'arme fondamentale des terroristes. Ils pensent que les
    citoyens des pays riches, repus de biens, préfèrent s'incliner que de vivre dans la peur.

    Animés par un idéal religieux qu'ils croient menacé, ils n'hésitent pas à le proclamer et à le
    défendre par tous les moyens, sûrs d'une récompense divine en cas de mort brutale. ils sont prêts à
    tous les sacrifices, y compris celui de leur vie, pour sauver l'honneur de Dieu. Fanatisés, face à des
    adversaires qui ont pour eux la force des armes mais qui leur paraissent amollis, ils prennent tous les
    risques sur le terrain, et aucune action ne leur semble immorale dès lors qu'elle concourt à la victoire
    de leur cause. Ils n'ont rien de 'desperados' qui savent que leur cause est perdue parce qu'ils ont
    conscience que chaque coup donné ébranle l'adversaire malgré sa puissance et les rapproche du but.

    La sauvagerie s'abreuve à la source de cet extrémisme religieux et de la défense des valeurs
    ancestrales. L'explosion des groupuscules due au chaos provoqué par la guerre favorise tous les excès.
    Au nom de Dieu, tout est permis. Les otages deviennent des munitions dans le grand challenge qui
    oppose les fondamentalistes musulmans à ceux qu'ils considèrent comme leurs adversaires, qu'ils ont
    un devoir religieux d'humilier et de chasser. Leur premier but est d'isoler leur principal agresseur en
    poussant à l'abandon ceux qui l'ont soutenu. L'horreur des exécutions et des décapitations télévisées
    devient une arme, écœurante pour nous, mais glorieuse pour ceux qui espèrent faire ployer les
    gouvernements sous la pression de la rue, pays démocratique et élections obligent.

    Ces évènements graves nous atteignent tous. Aucun de nous ne peut être étranger à ces
    atrocités car demain elles peuvent survenir, de façon sournoise, chez nous aussi. Dans nos pays
    développés, il existe de plus en plus d'êtres mal dans leur peau, des laissés-pour-compte sans but et
    sans avenir. Aujourd'hui délinquants, ils sont en attente d'une légitimation de leur désarroi et de leur
    violence. Ne sont-ils pas un terreau pour adhérer demain à un extrémisme religieux quelconque?

    Notre réponse devrait consister à donner la priorité au respect de la vie humaine. Un respect
    qui ne se limite pas à multiplier les objets de consommation mais qui cherche à faire grandir les
    hommes dans leur dignité. C'est à un enracinement plus profond de notre culture judéo-helléno-
    chrétienne que nous sommes appelés. Non pas en croisés, mais en témoins, avec le souci du dialogue
    pour résoudre les problèmes par la justice, et non pas par les armes et le terrorisme.

    Si nous n'y parvenons pas, il est à craindre que les évènements lointains actuels ne nous
    atteignent nous aussi dans les années à venir. Pourquoi la barbarie s'attarderait-elle sur une terre
    étrangère, quand ses germes sont déjà chez nous? Sommes-nous en train d'assister, impuissants, à
    l'écroulement de notre humanité sur elle-même? S'il en allait ainsi, comment se relèverait-elle?

    Qu'en serait-il de l'homme image de Dieu? Dieu se plairait-il à une telle image?

     

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