• 5 décembre 1999 - La mondialisation

    La mondialisation est-elle un enjeu politico-économique et une illusion humaine ?

                                              ou un enjeu humain et une illusion politico-économique ?

     

    135 nations sont réunies autour d’une table de négociation avec le propos de se mettre d’accord sur les règles qui doivent régir le monde en matière d’échanges.

    La rencontre est importante puisque, la terre s’étant rétrécie avec l’accélération des moyens de communication et les distances ayant été quasiment abolies, les pays comme les hommes dépendent de plus en plus les uns des autres. S’isoler c’est se condamner à l’asphyxie.

    Etablir des règles communes et universelles pour les échanges est une nécessité pour le développement de la planète et pour le bien-être de ses habitants.

    Les manifestations qui ont eu lieu avant l’ouverture de la conférence de Seattle témoignent de l’intérêt et de l’inquiétude que suscite la conférence. Tous se sentent concernés.

    « Consommateurs de tous les pays, unissez-vous ! », semblaient dire les manifestants. Et, s’adressant aux congressistes, ils leur lançaient un appel : « Soyez attentifs aux retards de nombreux pays. Soyez attentifs aux problèmes sociaux et aux déséquilibres politiques que provoquent les réajustements économiques. Soyez attentifs à la santé des hommes, à leur environnement et à leur culture. Ne vous contentez pas de suivre les avis des pays riches et puissants ou des groupes qui font la loi dans l’économie mondiale. »

     

    Quelle attention sera portée aux pays les plus pauvres ?

    Leur voix sera-t-elle étouffée sous la pression et pour le bénéfice des plus riches ou réussiront-ils à faire entendre la spécificité de leurs problèmes ?

    On nous le dit depuis des années : le fossé ne cesse de grandir entre les pays riches et les pays pauvres, même si certains de ces derniers connaissent un début de développement.

    Etablir des règles mondiales pour le bien de tous ne peut se faire qu’en ayant le souci des pays les plus pauvres. Comment susciter les conditions favorables pour qu’ils sortent de leur misère en établissant des règles qui tiennent compte de leur situation ? Il est impossible d’imaginer le développement de la planète, c’est-à-dire de l’humanité, en ignorant le problème

    Chacun, dans ce type de rencontres, défend ses intérêts. Les riches ont plus à défendre que les pauvres, du moins en apparence. Car les pauvres, s’ils n’ont pas de secteur économique propre à défendre, sont l’image de l’homme réduit à la mendicité.

    L’image de l’homme est bien abîmée, et pas seulement dans les pays sous-développés.

    L’homme ressemble parfois à une bête de somme, en quelque pays qu’il vive.

    Pensons aux délocalisations. Quelle image de l’homme en ressort-il ? Cette pratique est-elle destinée à contribuer en priorité au développement des pays pauvres ou à accroître la compétitivité et les bénéfices d’une entreprise riche ? L’étranger y est-il considéré comme un être humain ou comme un moyen de faire de l’argent ? Or c’est l’intention qui fait l’acte bon.

    C’est le genre de question qui pourrait animer un vrai débat économique mondial.

     

    Ce qui est en question est bien l’avenir de l’homme.

    Comment considérons-nous l’homme, spécialement l’homme pauvre ?

    Ce sont les riches qui s’apprêtent à faire les nouvelles réglementations économiques. Leurs discours se contenteront-ils de tenir compte des plus pauvres, ce qui serait déjà bien, ou partiront-ils d’eux, ce qui serait mieux ? Leurs décisions diront l’idée qu’ils se font de l’homme. Car rien a priori n’empêche un riche d’avoir une haute idée de l’homme.

    La mondialisation économique ne sera une réussite que si elle permet à chaque personne humaine de s’épanouir et de devenir, à son tour, actrice de son propre avenir. C’est un rêve et une chimère ! Les grandes religions sont bien placées pour en parler, elles qui, toutes orientées vers la mondialisation des biens spirituels, se sont révélées incapables de faire régner la justice et la paix et ne cessent d’entretenir la discorde au nom de l’universel.

    Or la mondialisation passe inévitablement par le chemin étroit de la paix.

    Puisque le but de l’OMC est de promouvoir une mondialisation des échanges entre groupes humains, veillons à ce qu’elle s’établisse dans la justice. Sinon le risque est grand qu’elle dégénère en mondialisation de conflits liés à l’accroissement de la pauvreté.

    La justice commence par reconnaître les droits du pauvre.

    Puisse l’OMC en être consciente et aider l’humanité à devenir solidaire dans le partage d’une richesse que Dieu a donnée pour tous.

    fr. André LENDGER

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