• 30/06/1991 - Le chômage augmente. Les grèves se multiplient.

     

    Le chômage augmente.

     

    Les grèves se multiplient.

     

     

     

    Signes contradictoires d'un malaise généralisé.

     

    Ceux qui font grève, peu menacés dans leur emploi, expriment les tensions existant un peu partout sur les salaires, sur l'emploi, sur les conditions de travail.

     

    Ceux qui sont au chômage sont les victimes d'une société qui n'a pas trouvé son point d'équilibre entre ses devoirs envers tout homme (emploi, dignité, culture,...) et les contraintes économiques.

     

     

     

    Dans le même temps où des hommes sont mis au chômage pour des raisons de rentabilité économique, notre tissu social, faute d'employés, se déshumanise. Le personnel est réduit au minimum dans des secteurs aussi sensibles que l'enseignement, les hôpitaux, les services éducatifs et culturels,... Ce n'est pas un  hasard si les banlieues "explosent" !

     

    Notre société ne cesse de prôner les droits de la personne humaine. Mais elle se soumet aux lois les plus aveugles de l'économie. Si bien que de nombreuses recherches entreprises au bénéfice de l'homme (la recherche médicale, par exemple) n'ont de chance d'être poursuivies que s'il est possible d'en tirer quelque profit. Le bien de l'homme n'est pas plutôt la fin d'une action que celle-ci se trouve détournée pour les nécessités de la rentabilité économique.

     

     

     

    "L'homme est situé au centre de la société" nous rappelle Jean-Paul II dans son encyclique "Centesimus Annus".

     

     

     

    Jean-Paul II se loue des tentatives qui "cherchent... à éviter que les mécanismes du marché soient l'unique point de référence de la vie sociale, qu'ils soient assujettis à un contrôle public qui s'inspire du principe de la destination commune des biens de la terre. Une certaine abondance des offres d'emploi, un système solide de sécurité sociale et de préparation professionnelle, la liberté d'association et l'action vigoureuse des syndicats, la protection sociale en cas de chômage, les instruments de participation démocratique à la vie sociale, tout cela, dans un tel contexte, devrait soustraire le travail à la condition de "marchandise" et garantir la possibilité de l'accomplir dignement."

     

     

     

    Mais il semble que nous soyons en train de basculer de ce type de société où l'attention à l'homme contribuait à l'équilibre général, vers une société du bien-être ou société de consommation, qui multiplie ses laissés-pour-compte, ses marginaux et ses mécontents. Or la société du bien-être, continue Jean-Paul II, "tend à l'emporter sur le marxisme sur le terrain du pur matérialisme,.. En réalité, s'il est vrai, d'une part, que ce modèle social montre l'incapacité du marxisme à construire une société nouvelle et meilleure, d'un autre côté, en refusant à la morale, au droit, à la culture et à la religion leur réalité propre et leur valeur, il le rejoint en réduisant totalement l'homme à la sphère économique et  la satisfaction des besoins matériels."

     

     

     

    Les comparaisons avec les sociétés marxistes étant obsolètes, les seules comparaisons possibles se font avec les pays "libéraux". En général nous déplorons nos insuffisances. Autant dire que seul le succès économique nous subjugue ! Nous ne cherchons même pas à savoir ce que font de l'homme ces pays qui réussissent, tandis qu'à propos du marxisme, nous n'étions attentifs qu'à cela ! Myopie révélatrice !

     

     

     

    C'est pourtant l'homme qui est au centre de tout ce débat. Devons-nous devenir japonais, par exemple, uniquement pour répondre au défi économique de ce pays ? C'est-à-dire devons-nous transformer nos mentalités de façon à ne concevoir l'homme que comme un instrument de production ? Devons-nous nous mettre au pas culturel et spirituel des orientaux, qui explique leur hégémonie industrielle ? A ne retenir, fascinés, que les résultats chiffrés, c'est à cela que nous devrions aboutir.

     

     

     

    Mais c'est l'homme dans la globalité de  son être qui est en question. L'homme ne peut être réduit à sa seule dimension de producteur de richesses. Il a une dimension spirituelle qui oblige à préserver les traditions de chaque peuple et de chaque civilisation. Tenir compte des spécificités de chacun peut compliquer la tâche des économistes. Mais nul ne peut renier ses propres racines, sa propre culture, au point de s'aligner sur un modèle qui doit sa performance économique à un système de relations humaines fort étranger au nôtre, qui se présente comme un impérialisme aussi implacable qu'un autre. Sans être assurés d'y rien gagner, nous serions au moins assurés d'y perdre notre identité, notre âme.

     

     

     

    Il serait bon de nous rappeler que notre foi chrétienne n'est pas sans relation avec notre vision de la vie économique : l'économie est au service de l'homme et non l'inverse. L'homme  en est le cœur.

     

     

     

    "Seule la foi révèle pleinement (à l'homme) sa véritable identité, et elle est précisément le point de départ de la doctrine sociale de l'Eglise qui, en s'appuyant sur tout ce que lui apportent les sciences et la philosophie, se propose d'assister l'homme sur le chemin du salut."

     

     

    fr. André LENDGER

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