• 21 octobre 2001 - Pluie de bombes sur l’Afghanistan : une peur. Attaques bioterroristes aux USA : une autre peur.

    Le schéma initial l’avait laissé entrevoir : la guerre n’est pas menée de la même façon des deux côtés des belligérants : moyens classiques de destruction massive d’un côté, terrorisme de l’autre. Chacun attaque, se défend et détruit l’autre selon ses propres moyens et méthodes. L’une est plus monstrueuse que l’autre ? Toutes sont destinées à tuer et à vaincre à sa façon en renversant ou en paralysant l’adversaire. Faute de pouvoir vaincre par la force militaire, les terroristes utilisent l’arme de la peur qui peut finir par désorganiser un pays et faire chuter son économie. Nous entrons eu à peu dans une guerre totale dont l’un des ennemis demeure, pour l’instant, insaisissable.

    Cette forme de terrorisme est nouvelle et lourde de dangers pour l’avenir. C’est la première fois qu’elle est mise en pratique. Elle représente un grand danger pour l’humanité si elle doit proliférer. Elle suscite une peur qui n’est pas sans rapport avec celle qui a suivi les explosions atomiques. Une victoire militaire contre ces terroristes-là ne résoudra pas le problème ; seuls pourraient le faire avancer, à l’avenir, des accords internationaux obligeant tous les Etats à un contrôle permanent. Mais sera-t-il possible de neutraliser les clandestins ?

     

    Nous sommes entrés dans une nouvelle forme de terreur insidieuse qui peut frapper n’importe qui. Dans toute guerre les civils ont peur, tout autant que les militaires. Une des formes de cette guerre ne consiste pas seulement à disséminer des germes mortels, mais à créer la panique. La panique devient, par ricoche, une arme de guerre.

    Combien de temps une population peut-elle vivre dans la panique ? La panique peut aboutir à faire des actes incontrôlés ou à traumatiser. Elle peut contribuer à éviter les sorties au minimum, à fuir les commerçants, surtout les grandes surfaces, à se contenter de faire les courses nécessaires à la vie courante.

    Qui sait si elle ne pourra pas contraindre à trouver des issues politiques plus rapides qu’il serait souhaitable du point de vue des militaires ? Car la guerre n’est pas simplement un rapport de forces avec l’extérieur, mais un rapport de forces avec ses propres citoyens.

    Les chefs d’Etat voient leur cote monter dans les sondages dès qu’il s’agit de plastronner et de montrer sa force, les bombes qui tombent, les superbes avions qui quittent leur porte-avions à la queue leu leu : l’image télévisée est tellement rassurante du côté des agresseurs ! Mais si les dommages subis deviennent insupportables, leur cote personnelle en pâtira. La victoire et électorale a besoin ou d’une victoire rapide sur le terrain.

    Il est à craindre en effet que le sentiment patriotique fléchisse lorsque la peur tenaille les citoyens. Ceux-ci peuvent estimer, à tort ou à raison selon les avis qu’on a sur la guerre, avoir le droit de vivre et de ne pas être en permanence sous la menace d’attaques terroristes.

     

    Toutes ces données troublent l’image un peu simpliste de la guerre. Pourtant cette guerre poursuit un but valable : il faut supprimer les terroristes. Mais, à long terme, cela ne suffit pas : il faut également extirper le terrorisme.

    A cette condition la peur se dissipera et la confiance reviendra pour longtemps.

    Arrêter ou tuer Ben Laden sera ressenti comme un exploit, mais ne sera qu’un acte symbolique. Certes, cela fera bon effet et fera remonter la cote de confiance de nos dirigeants. Mais ne restera-t-il pas d’autres fanatiques prêts à prendre la relève ? certes un peu plus tard, le temps de se réorganiser et de permettre aux élus d’assurer leur propre succession.

    En finir avec le terrorisme obligera à se poser des question éthiques sur l’équilibre international, sur les relations entre les pays riches et les pays pauvres, entre les dominants et les dominés. Le terrorisme n’est pas une fatalité. Il ne se propage pas par la seule perversité de certains hommes. Il ne se développe que sur un terreau d’injustice, de manipulations des pauvres par les riches, d’exploitation économique et de pots-de-vin… il existera toujours des êtres déséquilibrés, mais leur possibilité de nuire sera limitée s’ils ne trouvent pas le terreau où se multiplier jusqu’à devenir une organisation puissante.

     

    L’Eglise est un modèle de société internationale où riches et pauvres sont traités à la même aune, même si demeurent les imperfections humaines.

    Ne serait-ce pas dans le cadre de l’ONU et non entre les seuls belligérants que devrait se mener l’œuvre de reconstruction des relations internationales ?

    fr. André Lendger

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