• 1er septembre 2002 Développement durable.

    La formule fait fureur depuis quelques temps et paraît bien adaptée aux difficultés qu’affronte le monde : assurer le développement de la planète sans la tuer à brève échéance.

    Le développement de la planète a engendré plusieurs maux depuis qu’il s’est accéléré : une croissance inégalitaire entre les continents qui laisse à la traîne les pays du Sud et accroît sans cesse l’écart qui les sépare de ceux du Nord ; une pollution généralisée qui réchauffe la terre et peut aboutir à des catastrophes planétaires si elle n’est pas maîtrisée.

    L’inégalité est une conséquence de la colonisation et des différences de culture entre les peuples et les continents. Le modèle dominant est l’occident (les pays du Nord) et il s’impose à la terre entière en raison de l’interdépendance économique de tous les pays du monde. Dès qu’un progrès technique marchand s’impose dans un pays en créant un besoin nouveau pour ses habitants – la télévision par exemple– ce pays entre dans la mouvance culturelle et économique occidentale, et l’écart culturel et technologique des pays du Sud transforme cette mouvance en dépendanceL’aide humanitaire elle-même, comme le maïs transgénique imposé, peut contribuer à maintenir un pays en dépendance économique. Aussi longtemps qu’un pays n’a pas la maîtrise de son développement il n’est pas développé.

    Cette dépendance s’accroîtra encore si les pays riches, pour sauver leurs cultivateurs, subventionnent leur agriculture au détriment des pays pauvres qui ne peuvent plus vendre leurs propres produits, alors que ceux-ci constituent la base de leur capacité économique.

    La pollution crée une nouvelle inégalité. Les pays riches du Nord, qui sont les grands pollueurs, peinent à diminuer leur taux de pollution et à permettre une augmentation des quotas de pollution des pays pauvres, freinant le développement de ces derniers. S’il n’est pas souhaitable que le développement des pays du Nord soit entravé, il est nécessaire de tout faire pour que les pays du Sud puissent, à leur tour, participer à la croissance de la richesse mondiale et en finissent avec la dépendance. A charge pour eux de trouver l’équilibre entre leur développement et le maintien de leur culture qui est une richesse pour toute l’humanité.

     

    L’enjeu du sommet de Johannesburg est donc considérable puisqu’il doit aborder l’ensemble des problèmes de la planète et nous ne cessons d’entendre parler de l’eau qui sera bientôt insuffisante pour tous, de l’électricité qui manque pour un tiers des hommes, mais surtout de la famine et de l’immense pauvreté de milliards d’êtres humains. À cette inégalité il faut répondre. Il convient de trouver des modèles de développement qui rétablissent une égalité des chances entre les uns et les autres, en enrichissant les pauvres sans appauvrir les riches, eux dont l’avance, spécialement en matière scientifique et technologique qui sont la clef de tout développement, est si considérable qu’ils ne cesseront pas de progresser plus vite que les autres. Mais cette avance ne devrait-elle pas se faire au bénéfice de tous ?

    Il conviendrait de définir des règles qui ne confortent pas les privilèges des pays riches, mais qui les soumettent au contraire à une concurrence accrue de la part des pays en voie de développement, dans le domaine agricole en particulier. En espérant que les terres des pays pauvres ne seront pas prises en mains par des multinationales qui feront du néo-colonialisme sous prétexte de développement et qui auront intérêt à faire durer le système.

    Les pays riches seront également invités à ne pas surexploiter les richesse naturelles du monde et spécialement de la mer. Cela ne pourra pas aller sans créer des tensions économiques alors que tout est conçu pour une exploitation toujours plus intensive et toujours accrue. Les richesses de la terre ne sont pas inépuisables et l’homme doit prendre cette réalité en compte. Les occidentaux ont privilégié une économie du gaspillage pour maintenir la croissance de la production, ils vont être invités à cesser cette politique pour eux–mêmes et à concéder aux pays pauvres la juste part des richesses naturelles à laquelle ils ont droit. A eux de résoudre chez eux les problèmes économiques et sociaux qui peuvent en découler.

    Les engagements moraux n’auront que peu de poids si les gouvernants du monde entier ne prennent pas les moyens d’éradiquer la pauvreté et d’en finir avec l’injustice qui consiste à déposséder des peuples des moyens de se développer et à laisser les riches les exploiter. Rien n’avancera aussi longtemps que nous ne donnerons pas un contenu concret aux valeurs de dignité et d’égalité de traitement à laquelle ont droit tous les hommes.

     

    La lutte contre la pauvreté est le seul objectif qui permette à l’humanité

    de se développer de façon durable dans le respect de l’homme et de la nature.

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