• 10/07/1994 - Le préservatif.

     

    Le préservatif.

     

    On est volontiers pour ou contre, le plus souvent sans nuances.

     

    Les enjeux sont graves : mort, amour, vision de l'homme et de la société.

     

     

     

    Le préservatif, une vieille méthode contraceptive remise à l'honneur pour mener la lutte contre le Sida.

     

    Seul moyen efficace aujourd'hui, à l'occasion de relations sexuelles épisodiques, pour éviter la contamination (active ou passive) et donc la propagation de l'épidémie.

     

    Ce n'est ni un remède, ni une arme, mais une protection.

     

    Il n'a d'intérêt - espérons-le - qu'à titre provisoire, jusqu'au jour encore trop lointain où les scientifiques auront trouvé une parade médicale au virus.

     

     

     

    Le sida donnant assurément la mort, ceux qui sont porteurs du virus ont le devoir de tout faire pour ne pas contribuer à répandre la maladie.

     

    Deux attitudes sont dès lors envisageables :

     

                - la continence

     

    - l'obligation morale absolue de prendre toutes les précautions pour ne pas contaminer les partenaires éventuels. Ce serait leur donner la mort sous prétexte de les aimer. Le préservatif est alors le seul moyen de respecter l'autre, premier pas de l'amour.

     

     

     

    Mais le préservatif peut avoir des effets pervers.

     

     

     

    Tout d'abord dans la façon est faite sa publicité.

     

    Il est nécessaire de donner l'information la plus large possible sur la question, pour que le maximum de personnes, et spécialement les jeunes, la reçoivent et l'assimilent.

     

    Mais cette publicité peut conduire tous les jeunes gens et jeunes filles à considérer comme banal, sans importance et sans conséquences, tout acte sexuel, les incitant à multiplier les relations sexuelles. Elle ramène l'acte sexuel au rang des activités ordinaires, apparemment banales pour un jeune : sexe,  mobylette, jeux électroniques, sport...

     

     

     

    L'éducation sexuelle des jeunes, aujourd'hui, passe obligatoirement par une connaissance du sida et de l'usage du préservatif, mais on ne saurait la limiter au seul aspect mécanique et technique.

     

    L'activité sexuelle ne se réduit pas au simple exercice génital. C'est une activité vitale, destinée à donner et à transmettre la vie, un discours et un échange dans un amour.

     

    C'est autour de l'instinct sexuel que se construit la personnalité de chacun d'entre nous et toute vie sociale. C'est grâce aux désirs que cet instinct suscite en nous - en passant par la frustration ou la difficulté à le réaliser - que l'homme dépasse l'animal, parvenant à l'amour, à la connaissance du beau, à la création artistique, à la conscience, au don de soi, à la vie spirituelle... à la chasteté.

     

    Il est fait appel à la raison, mais surtout en fonction d'une technique de protection.

     

    On oublie la formation de la conscience des jeunes au mystère central et vital de leur sexualité, au sens qu'elle peut et doit prendre dans toute leur vie.

     

     

     

    Or le préservatif a cet effet secondaire, non seulement de banaliser la relation sexuelle, mais d'empêcher, voire de jeter un interdit sur l'amour.

     

    L'amour appelle la spontanéité, la liberté totale, l'abandon, la confiance absolue, l'abolition des barrières (fussent-elles protectrices et préservatrices).

     

    N'est-on pas en train d'ériger un nouvel interdit, par préservatif interposé, de façon sournoise et pour la bonne cause : interdit d'aimer, interdit de devenir pleinement homme ?

     

     

     

    Tout ceci permet de prévoir des échecs sans nombre dans les vies personnelles, plus mortels encore que le sida : déséquilibres psychiques, suicides,...

     

    Tout ceci, ajouté à la désagrégation des familles, laisse présager une dislocation de nos sociétés, dominées d'un côté par une technique déshumanisée, et de l'autre par le déferlement d'une violence aveugle par absence de l'expérience de ce qu'est l'amour. L'autre se trouve réduit à l'état d'objet, utilisable, dépouillable, jetable, tuable à volonté.

     

    Les signes précurseurs de cette épidémie sociale existent à La Réunion même.

     

     

     

    Oui au préservatif pour ceux qui doivent obligatoirement l'utiliser.

     

    Non à la déshumanisation, car l'homme est l'image de Dieu.

    fr. André LENDGER

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