• 05/03/1995 - Faire pénitence.

     

    Faire pénitence.

     

    Une proposition que font toutes les grandes religions à leurs fidèles.

     

     

     

    Nous sommes tous appelés  faire le point, de temps à autre, sur nous-mêmes, car nous nous laissons facilement dominer par la seule dimension matérielle de nos problèmes.

     

    Nous éprouvons le plus grand mal à nous remettre en face de notre propre réalité :

     

                . créatures d'un Dieu qui est notre Père

     

                . en relation avec d'autres hommes qui sont nos frères,

     

                . vivant dans un univers à sauvegarder.

     

    Le jeûne et la pénitence sont destinés à nous rappeler notre condition humaine, à la fois charnelle et spirituelle, et la grandeur d'un destin qui ne saurait se limiter à la maintenance ou au simple développement matériels de notre existence.

     

     

     

    Avons-nous réellement besoin de ce jeûne et de cette pénitence

     

    On pourrait légitimement en douter en considérant toutes les difficultés et les épreuves auxquelles nous sommes tous confrontés.

     

    Mais le jeûne et la pénitence ne nous retiennent pas dans la rumination des épreuves subies, mais nous tournent vers la véritable épreuve, celle de la vie à affronter.

     

     

     

    Le jeûne et la pénitence sont destinés à vivre d'une façon nouvelle les joies et les difficultés de chaque jour, grâce à la conversion de notre cœur et de notre regard :

     

                - nous alléger de nos haines, jalousies et rancœurs en maîtrisant notre inclination naturelle à la toute-puissance et en dominant notre violence.

     

                - reprendre courage dans nos luttes souvent vaines contre nos faiblesses (alcoolisme, colère, désordres de notre vie affective...).

     

                - refuser la résignation dans des situations apparemment sans issue (chômage, conflits familiaux, échecs, impasses psychologiques...)

     

                - rétablir la justice quand nous savons que nous lésons notre prochain ou la collectivité, ou lorsque nous faisons du tort par nos propos.

     

                - nous rappeler qu'il existe des pauvres et que nous avons à partager avec eux et à les accueillir.

     

     

     

    Les préceptes pénitentiels et alimentaires ne sont pas une fin en soi.

     

    Ils ne sont là que comme un soutien.

     

    Jeûner dans notre corps, c'est une façon de nous rappeler que nous avons à jeûner dans nos passions pour rétablir l'équilibre de nos vies.

     

    Le jeûne s'adresse à notre cœur et à notre esprit, par le moyen de notre corps.

     

    Il n'est là qu'en vue de notre vigueur spirituelle, de notre conversion.

     

     

     

    Toutes les religions poursuivent le même but de rapprochement avec Dieu en proposant un temps de jeûne et de pénitence.

     

    La religion chrétienne l'éclaire cependant de façon toute particulière :

     

     

     

                - le jeûne et la pénitence représentent le sacrifice intérieur, le couteau de la Parole de Dieu par lequel nous sommes appelés à trancher les relations de dépendance qui nous lient les uns aux autres, et lient chacun d'entre nous à la seule chair. Ils nous font renaître d'en haut et entrer dans notre destin, notre "je", pleinement hommes devant Dieu.

     

     

     

                - les chrétiens jeûnent parce que Jésus, celui que les évangiles appellent l'époux, leur a été donné. Il est monté au ciel, dans la gloire.

     

    Tant que Jésus était vivant parmi eux, les disciples ont été dispensés de tout jeûne parce que l'"époux" était parmi eux. C'était le temps de la présence.

     

    Pour nous, qui demeurons sur terre, Jésus est entré dans l'absence

     

    Aujourd'hui nous vivons sans bénéficier de l'expérience sensible de Jésus. Nous exprimons notre deuil et notre attente par des privations qui n'en sont qu'une image.

     

     

     

    Nous aimerions voir et saisir, mais il ne nous reste que la foi et l'espérance.

     

    Nous jeûnons et faisons pénitence pour nous introduire charité, amour de Dieu et amour du prochain, dont la plénitude nous sera donnée à notre dernier jour.

     

    Nous opérons symboliquement ainsi la nécessaire rupture avec la tyrannie égoïste de la chair pour recevoir de plein fouet, au matin de Pâques, la lumière de la résurrection.

    fr. André LENDGER

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