• 02/04/1995 - Bibique est mort. Il a mis fin à sa quête d'un possible trésor sur l'île.

     

    Bibique est mort.

     

    Il a mis fin à sa quête d'un possible trésor sur l'île.

     

     

     

    En notre siècle de haute technicité où toute recherche s'appuie sur des documents qui laissent peu de place à l'erreur, Bibique s'était lancé dans la problématique découverte d'un trésor, à l'aide de témoignages écrits et d'éléments matériels ténus.

     

    Il cherchait surtout à ressusciter un passé légendaire, grâce à son esprit où se mêlaient la curiosité, l'aventure et le mythe.

     

    Qu'il ait trouvé peu de choses importe peu.

     

    L'essentiel, pour lui comme pour tant d'autres, n'était pas de trouver, mais de partir, de prendre ses distances avec ce monde conventionnel, de se mettre en route.

     

    Vers le passé ?

     

    Peut-être tout simplement vers lui-même, tentant de remonter le temps vers ses origines, comme un fleuve remonterait son propre cours pour coïncider avec sa source.

     

    Cherchait-il à s'identifier à son origine ? à trouver sa vérité présente dans la résurrection du passé ? Cherchait-il lui-même, l'autre, l'homme, Dieu ?

     

    Qu'a-t-il découvert au terme de sa quête ?

     

    La façon dont il a pris congé de ce monde signifie qu'il avait décidé d'y mettre fin, sans que le voile de mystère ait été levé.

     

     

     

    Pour nous la quête peut-elle continuer ?

     

    Nous vivons sur une terre dont les limites nous apparaissent avec de plus en plus d'évidence - une petite boule dont le sol et le sous-sol ont été travaillés, creusés, retournés en tous sens, forés jusqu'au plus profond de leurs entrailles.

     

    Nous pourrions croire qu'il n'y a plus rien à chercher ni à découvrir.

     

    Certes nous savons que des scientifiques explorent les toiles les plus lointaines et que d'autres traquent des particules infiniment petites, mais de telles performances ne sont accessibles qu'à quelques-uns...

     

    De même que seuls des savants très spécialisés ont quelque chance de découvrir les ossements de quelque ancêtre vieux de centaines de milliers ou de millions d'années, et que seuls des techniciens munis des appareils les plus sophistiqués - et donc les plus chers - parviendront à extraire du fond des mers les trésors de galions enfouis depuis quelques siècles dans la vase océane.

     

    Haute qualification technique et moyens dispendieux sont toujours nécessaires.

     

     

     

    Bibique appartenait-il à un passé révolu ?

     

    Le message de sa vie va-t-il disparaître avec lui ?

     

    Nous pourrions être tentés de le penser car il n'a pas trouvé grand-chose et il y a peu de chances que le peuplement récent de l'île ait laissé de nombreux vestiges.

     

    Mais pour Bibique l'essentiel était-il de trouver ou de se mettre en route et de découvrir, au terme, autre chose que ce pour quoi il avait décidé de partir ?

     

     

     

    N'existe-t-il plus d'espoir pour nous ?

     

    Plus de trésor caché, enfoui, enseveli ?

     

    Plus rien à chercher, à découvrir, à exhumer ?

     

    Si nous limitons notre recherche à des épaves, à des objets ou à des pièces d'or témoins des siècles passés, l'île a peu de chances de livrer de nouveaux secrets.

     

    Mais le trésor le plus inestimable ne repose pas sous un abri rocheux ou au fond d'un océan, il réside dans le cœur des hommes, dans la mémoire de leur passé et de leur histoire.... ce que finalement Bibique cherchait à faire revivre.

     

    A condition que ce nous apprenne quelque chose sur notre présent et nous ouvre de nouveaux horizons pour notre avenir.

     

    Notre quête principale est la connaissance de nous-mêmes.

     

    Les outils dont nous disposons pour l'exploration de qui nous sommes sont la clarté sans complaisance de notre regard et le courage de nous découvrir tels.

     

    Nous deviendrons alors maîtres de notre destin.

     

    Nous saurons quelle est notre place humaine dans l'immensité de la création, une place unique et choisie d'êtres aimés de Dieu.

     

     

     

    Peut-être était-ce là le caché que recherchait Bibique, celui qu'il découvre maintenant au terme de sa quête, celui vers lequel il veut nous entraîner à sa suite.

     

     

    fr. André LENDGER

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